UFC QUE CHOISIR DE LA HAUTE VIENNE

Numéros de services clients gratuits – La liste des numéros non surtaxés

Contacter un service client pour une réclamation, un retour d’article ou un suivi de livraison ne devrait pas être payant. Bien qu’elles mettent souvent en avant un numéro surtaxé, plus rémunérateur, toutes les enseignes possèdent forcément un numéro non surtaxé que leurs clients peuvent utiliser dans certains cas. Voici la liste des principaux numéros gratuits pour ne plus payer inutilement.

Depuis plusieurs années, toutes les entreprises sont obligées de mettre un numéro non surtaxé à la disposition de leurs clients. Ainsi, l’assistance technique des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d’accès à Internet doit être accessible à tous leurs abonnés sans surcoût. Quant aux commerçants et autres prestataires de services, ils n’ont plus le droit de taxer les moyens d’accès au droit de rétractation, au suivi de commande ou à l’exercice de la garantie.

Si les grandes enseignes (Amazon, Orange, La Poste…) respectent globalement cette législation, toutes ne jouent pas le jeu. Cdiscount, par exemple, dispose certes d’un numéro non surtaxé, mais se garde bien de le communiquer sur son site Internet. Rien à voir avec le numéro surtaxé qui, lui, est affiché sur toutes les pages ! Des particuliers ont d’ailleurs ouvert un sujet Cdiscount numéro non surtaxé sur notre forum afin de se transmettre le numéro gratuit de l’e-commerçant. Quant à Rueducommerce, son numéro non surtaxé figure bien sur son site Internet, mais il faut fouiller dans le tréfonds des pages pour le trouver.

À l’instar de Cdiscount et de Rueducommerce, beaucoup d’entreprises préfèrent mettre en avant leurs numéros payants sur leur site afin de générer des revenus supplémentaires, obligeant les clients à faire une multitude de recherches sur Internet pour trouver l’information. Afin d’éviter de longues minutes de recherches, voici la liste des numéros non surtaxés des principaux services clients.

Numéros gratuits et numéros payants des principaux services clients

Commerçants Numéro payant Numéro non surtaxé
Amazon 0805 10 14 20
(gratuit depuis un poste fixe)
Boulanger 0825 850 850 (Service 0,18 €/min + prix appel) 03 20 49 47 90
(suivi commande, rétractation)
03 20 49 47 73
(garantie en cas de panne)
Cdiscount 3979 (service 0,70 €/min + prix appel) 09 70 80 90 50
Cdiscount à volonté 09 70 80 90 50
Darty 0892 01 10 10 (0,40 €/min) 09 78 97 09 70
Carte Darty plus 09 78 97 09 70 ou 09 80 98 32 34
Decathlon 09 69 32 33 22
eBay  078 16 16 00 (0,05 €/min + prix appel) 01 73 00 17 10
Fnac 0892 35 04 05 (service 0,40 €/min + prix appel) 09 69 32 43 34
Carte Fnac plus 01 53 56 28 00
Gifi 05 53 40 54 68
Groupon 09 70 73 20 00
Ikea 09 69 36 20 06
Interflora 0825 20 20 20 (0,20 €/min) 09 69 36 39 83
La Redoute 0892 350 350 (0,35€/min + prix appel) 09 69 32 35 15
Leroy Merlin 0810 634 634 (0,05€/appel + prix appel) 03 59 57 46 04
Nespresso 0800 55 52 53
Rakuten 09 70 75 64 60
Rueducommerce 0892 46 56 66 (service 0,60 €/min + prix appel) 0 809 40 03 76
Sephora 0 809 40 40 45
Showroomprivé 01 85 76 00 00
Truffaut  0 806 800 420
Velux 0 806 80 15 15
Vente privée (Veepee) 08 09 10 88 88
Zalando 01 82 88 49 63
Livraison Numéro payant Numéro non surtaxé
Chronopost 09 69 39 13 91
Colissimo 3631
Deliveroo 09 77 55 03 30
La Poste 3631
Mondial Relay  09 69 32 23 32
UPS 01 73 00 66 61
Électricité Numéro payant Numéro non surtaxé
Alterna 0 800 71 12 34
Alpiq 09 74 99 73 66
Bulb électricité 08 05 08 04 05
Butagaz 09 69 39 09 19
Cdiscount énergie 09 77 40 20 30 (souscription)
Service client par e-mail uniquement
EDF 09 69 32 15 15
EkWateur 09 77 40 66 66
Élecocité 09 74 76 55 60
Électricité de Provence 04 98 51 00 31
Enercoop 09 70 68 07 65
Energem 09 69 39 02 39
Énergie E. Leclerc  0809 109 110
Énergies du Santerre 03 22 73 31 82
Énergie d’ici 05 64 27 04 88
Engie 09 69 36 05 59
Eni 09 70 820 320
Gaz de Bordeaux électricité 05 56 79 40 40
Gedia 02 37 65 00 20
GEG 04 76 84 20 00
GreenYellow 09 69 39 09 60
Happ-e by Engie 09 69 39 99 93
Iberdrola 0805 98 12 05
Ilek 05 64 88 00 38
Lucia 04 67 66 67 68
Llum 04 11 96 01 19
Mega Énergie 01 78 90 67 15
Mint Énergie 09 77 40 10 80
Ohm Énergie 09 72 66 79 26
Ovo Energy 01 86 76 13 48
Planète Oui 09 74 76 30 19
Plüm Énergie 09 77 55 80 30
Proxelia 03 67 18 00 00
Sélia 0 969 397 001
Sowee 08 06 80 04 44
Total Énergies 09 70 80 69 69
Urban Solar Energy 04 28 29 75 52
Vattenfall 0806 800 308
Wekiwi 09 70 26 70 50
Yéli 04 57 65 00 73
Gaz Numéro payant Numéro non surtaxé
Antargaz Client avec citerne : 0974 75 75 75
Client avec compteur : 0974 751 751
Client avec bouteilles : 098 098 50 50
Butagaz 09 69 39 09 19
Dyneff 04 67 12 68 30
EDF 3004
Energem 09 69 39 02 39
Eni 0970 820 320
Engie Gaz Tarif libre 09 69 39 99 93
Engie Gaz tarif réglementé 09 69 39 99 93
Gaz de Bordeaux 05 56 79 40 40
Gedia 02 37 65 00 20
Happ-e by Engie 09 77 420 410
Iberdrola 0805 98 12 05
Mega Énergie 01 78 90 67 15
Sowee 08 06 80 04 44
Ohm Énergie 09 70 70 21 25
Total Énergies 09 70 80 69 69
Vattenfall 0806 800 308
Wekiwi 09 70 26 70 50
Banques et assurances Numéro payant Numéro non surtaxé
BNP Paribas  3477
GMF 0970 809 809
MMA  0825 096 096 (0,15 €/min) 01 40 25 59 59
(service assistance)

09 809 809 11
(déclarer un sinistre)

SFAM 04 27 43 33 33
04 26 91 17 82
Transports et loisirs Numéro payant Numéro non surtaxé
Air France  3654
09 69 39 36 54 (depuis l’étranger)
Airbnb 01 84 88 40 00
Booking.com 01 57 32 92 09
Oui SNCF  01 73 20 98 51
Ryanair 0892 562 150 (0,34 €/min) 01 80 14 44 53
SNCF 36 35
Voyage privé  0892 426 425 (0,34 €/min) 01 76 49 30 31
Téléphonie Numéro payant Numéro non surtaxé
Apple 0805 540 003
Bouygues 09 81 66 26 66
(suivi de commande)
Free 1044 (souscrire)
3244 (assistance)
La Poste mobile 904 depuis un mobile
0970 808 660 depuis un fixe
Orange 3900
Samsung 01 48 63 00 00
SFR  1023
Sosh 3976
Fournisseurs d’accès à Internet Numéro payant Numéro non surtaxé
Bouygues Télécom 614 (depuis la Bbox ou depuis un mobile Bouygues Télécom)
1064 depuis une ligne fixe ou un mobile
Free 3244
Orange 3900
SFR 1023
Sosh 3976
Vidéo et musique à la demande Numéro payant Numéro non surtaxé/Site Internet
Amazon Music et Amazon Prime 0 805 10 14 20
https://www.amazon.fr/gp/help/customer/contact-us
Apple Music 0 800 046 046
https://getsupport.apple.com/?caller=psp&PRKEYS=PF32
Canal + 0892 39 39 10 (abonnés)
(0,35 €/min + prix appel)
09 70 82 08 15

3910 (non abonnés)

Deezer Premium http://www.deezer.com/support
Disney + 01 87 65 09 55
https://help.disneyplus.com/csp
Netflix 0 805 220 512
https://help.netflix.com/fr/csp
OCS https://aide.ocs.fr/hc/fr/requests/new
Spotify https://www.spotify.com/fr/about-us/contact/
Administrations/Organismes Numéro payant Numéro non surtaxé/Site Internet
Service d’information des impôts 0 809 401 401
Urssaf  36 98
0 821 08 60 28 (autoentrepreneurs)
Allo Service Public 39 39
Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) 34 00
Paiement des amendes 0 811 10 10 10 et 0 811 10 20 30 (radars automatiques)
0 811 871 871 (procès-verbal électronique)
RATP 34 24
SNCF 36 35
Caf (Caisses d’allocations familiales) 32 30
MSA (Mutualité sociale agricole) Liste par département à retrouver sur l’annuaire en ligne de la MSA
Pôle emploi 39 49
Association pour l’emploi des cadres (Apec) 0 809 361 212
Pajemploi (particuliers employeurs et leurs salariés) 0 820 00 72 53
Cesu (Chèque emploi service universel) 0 806 802 378
Assurance maladie 36 46
Fil santé jeunes 0 800 235 236
Assurance retraite (Cnav, Carsat) 39 60
CNRACL (Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales) 05 56 11 33 35 (questions générales)
05 57 57 91 95 (estimations et relevés individuels)
Ircantec (retraite complémentaire publique) 02 41 05 25 25
Service des retraites de l’État (SRE) 02 40 08 87 65 (actifs)
0 970 82 33 35 (retraités)
Cnil (Commission nationale informatique et libertés) 01 53 73 22 22
Défenseur des droits 09 69 39 00 00
Directions départementales de la protection des populations (DDPP) Liste des numéros par département disponible sur le site de la DGCCRF
Europe direct 00 800 6 7 8 9 10 11

Fin des appels surtaxés vers les services publics

En 2018, l’Assemblée nationale a voté la fin des appels surtaxés à l’administration et aux services publics. Cette mesure est effective depuis 2021 avec la création d’un numéro fixe gratuit. Actuellement, le 3939, numéro d’entrée vers les services administratifs, est facturé 15 centimes d’euro la minute.

4 choses à savoir sur les numéros surtaxés

  • Les fournisseurs d’accès à Internet ont l’interdiction depuis 2008 de surtaxer l’accès téléphonique à leurs plateformes d’aides à distance.
  • Un message gratuit d’information tarifaire (MGIT) doit être diffusé pendant minimum 10 secondes, indiquant le coût total de la communication.
  • L’éditeur peut fixer le prix de l’appel, mais le tarif ne peut dépasser 3 € TTC par appel. Le coup de fil ne doit pas dépasser les 24 € TTC au total.
  • Pour les services facturés plus de 20 centimes TTC la minute, l’appel ne devra pas dépasser les 30 minutes.
31 janvier 2024

Poêles en téflon – Antiadhésives… mais avec PFAS

À l’occasion de la Chandeleur, nous avons recherché des PFAS, des substances chimiques préoccupantes appelées aussi « polluants éternels », dans une sélection de poêles en téflon de marques leaders (De Buyer, Cristel, Tefal, Beka…) et plus abordables (Carrefour, E.Leclerc, Ikea, Lidl). Toutes en contiennent, mais dans quelles proportions ?

Dans l’eau, l’air intérieur, les vêtements de sport, les emballages de fast-food… On en finit plus de retrouver dans notre environnement les PFAS (de l’anglais per- and polyfluoroalkyl substances, c’est-à-dire les substances perfluoroalky­lées et polyfluoroalkylées). Ces deux familles, regroupant plusieurs milliers de composés, ont un point commun : des liaisons chimiques carbone-fluor très stables. Un atout pour les industriels, lesquels utilisent massivement les PFAS depuis les années 1950 pour leurs propriétés imperméabilisantes, résistantes à la chaleur ou… antiadhésives. Ces caractéristiques plaisent aussi aux fabricants de poêles, qui en proposent avec des revêtements en téflon ou PTFE (polytétrafluoroéthylène). Ce dernier fait partie des PFAS, même s’il appartient à la famille des polymères, des substances stables, sans danger et bien documentées. Mais, lors de la fabrication de ces poêles, d’autres substances peuvent être mélangées au PTFE, de manière accidentelle ou intentionnelle. Et quid d’une poêle qu’on oublierait sur le feu à haute température ? Cette surchauffe risque d’engendrer la formation de nouvelles substances nuisibles. C’est tout l’objet de ce test. Nous avons recherché 70 PFAS dans 8 poêles en PTFE (et un modèle en céramique, lire encadrés ci-dessous). Notre sélection comporte des marques leaders (De Buyer, Cristel, Tefal…) et de plus abordables (Carrefour, E.Leclerc, Ikea, Lidl). Les prélèvements ont d’abord été réalisés dans le revêtement à l’état neuf, puis après l’avoir chauffé 10 minutes à haute température.

« Polluants éternels »

L’enjeu n’est pas anodin. En raison de la stabilité de leurs liaisons carbone-fluor, les PFAS sont persistants, bioaccumulables et très difficiles à éliminer, d’où leur dénomination de « polluants éternels ». Ils s’accumulent ainsi depuis 70 ans dans l’environnement et de facto dans nos organismes, principalement via les aliments et l’eau que nous ingérons, mais également l’air et les poussières que nous inhalons. Si nos connaissances sur ces PFAS restent incomplètes, des études convergent toutefois pour leur attribuer des effets néfastes sur la santé. Ils sont ainsi soupçonnés d’être cancérogènes (foie, reins), perturbateurs endocriniens, de favoriser l’obésité et le diabète, d’affecter la fertilité ou le développement du fœtus… Progressivement, la réglementation se durcit. La Convention de Stockholm, un accord international sur les polluants organiques éternels, a instauré des limites de concentration à ne pas dépasser dans des biens de consommation pour certains PFAS. En particulier pour les deux molécules les plus connues : le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique). S’y est ajouté, l’an dernier, le PFHxS (acide perfluorohexane sulfonique). L’Union européenne en réglemente d’autres, comme les PFCA en C9-C14 (acides carboxyliques perfluorés d’une longueur de chaîne comprise entre 9 et 14 atomes de carbone).

Conforme à la réglementation et pourtant…

Point positif : les huit poêles testées respectent la réglementation en vigueur. Les teneurs enregistrées pour les PFOA, les PFOS ou encore les PFCA en C9-C14 dans le revêtement s’avèrent bien inférieures à 25 µg/kg. Mais il faut aller plus loin, tant cette réglementation est peu restrictive. Elle concerne une poignée de PFAS sur les plus de 4 000 existants. Nous en avons recherché 70 et détecté 17 dans nos 8 poêles. La Tefal Ingenio est celle qui en compte le plus : 11. Toutefois, les références Beka et De Buyer arrivent dernières de notre test car elles contiennent au moins un PFAS suspecté d’être dangereux. Le PFBS (acide perfluorobutanesulfonique) pour la première et le PFHxA (acide perfluorohexanoïque) pour la deuxième. Quoi qu’il en soit, les teneurs sont faibles par rapport à celles que nous avons trouvées dans les vêtements de sport, en septembre 2023. Elles n’ont pas non plus augmenté après surchauffe de la poêle. Rassurant ? Pas si vite : nos tests ne portaient que sur 70 PFAS quand, encore une fois, il en existe plusieurs milliers. Il ne nous a pas été possible non plus d’étudier la quantité de PFAS susceptibles de passer du revêtement antiadhésif aux aliments. On peut espérer que l’on reste en dessous d’un seuil de dangerosité pour la santé, les teneurs initiales demeurant faibles.

Nos résultats

Les poêles ont été classées en fonction du total de PFAS retrouvés dans leur revêtement. Leur résistance et leur performance de cuisson n’ont pas été prises en compte.

La poêle Beka est la seule à franchir la barre des 100 parties pour milliard (ppb). La quantité mesurée dans son revêtement (110,11 ppb) est toutefois bien inférieure à celles trouvées dans des vêtements de sport. Cette même poêle contient également au moins un PFAS dangereux – le PFBS – dans des quantités plus élevées que les autres. Elle récolte ainsi . Même sanction pour la poêle De Buyer, où l’on a trouvé, là encore, un PFAS dangereux, le PFHxA, à des teneurs plus hautes qu’ailleurs. Aucune poêle n’obtient , dans la mesure où des traces de PFAS ont été détectées dans chacune d’elles. Tout de même, la Homeside de E.Leclerc est celle qui en contient le moins. Elle est la seule à décrocher .

Appréciation Prix (1)

Homeside (E.Leclerc) Coll. Caractère

      25,50 €

Carrefour Home Coll. Daily

     12,99 €

Ernesto (Lidl) en aluminium

    5,99 €

Cristel Cookway

    69,90 €

Ikea 365 +

    14,99 €

Tefal Ingenio Eco resist

    61,00 € (2)

De Buyer Choc Resto Induction

    67,50 €

Beka Chef revêtue

    89,00 €
(1) Prix de la version de 24 cm de diamètre.
(2) Prix incluant une poignée amovible.


Très bon   Bon   Moyen   Médiocre   Mauvais

Poêle céramique – Plus saine, moins performante

Souvent, la poêle en céramique est présentée comme la solution sans PFAS. Pour le vérifier, nous en avons inclus une – la Renew On de Tefal – dans notre test. Sur les 70 PFAS recherchés, nous en avons tout de même détecté 3, mais à des doses faibles par rapport aux modèles en PTFE. Au moins 10 fois moins de PFAS ! Le hic : ces poêles en céramique accrochent plus facilement les aliments. « Elles résistent moins aux chocs et aux contacts avec les objets contendants », ajoute Cristel qui, pour cette raison, n’utilise pas ce revêtement. Globalement, d’ailleurs, ce fabricant français dit étudier les alternatives aux revêtements antiadhérents en PTFE, « mais constate, avec regret, l’absence de durabilité ».

 Appréciation     Prix  39,99 €

31 janvier 2024

Assurance vie – Le palmarès des rendements 2023

Avec des taux moyens autour de 2,5 %, les assurances vie en euros reprennent quelques couleurs pour l’année 2023. Les bénéfices versés en ce début d’année progressent, comme l’avait annoncé le cabinet d’experts en assurance Facts & Figures.

L’assurance vie en euros, dont le capital est garanti, revient de loin. Alors que ses rendements rasaient le plancher, il y a 4 ans (autour de 0,5 % en moyenne à l’époque), elle offre aujourd’hui des taux moyens de 2,50 %, avec quelques pointes à 4 %. Ces derniers taux correspondent, à quelques exceptions près, aux nouveaux contrats lancés en 2023, investis en obligations bien plus rémunératrices que les anciennes, dont bon nombre présentaient des taux nuls, voire négatifs.

On note toutefois que les taux servis se redressent significativement, même pour les contrats les plus anciens. Au-delà du contexte inflationniste, la prise de position de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), gendarme des banques et assurances, a joué dans la hausse des taux. Quelques semaines avant l’annonce des bénéfices servis sur les fonds en euros au titre de 2023, l’ACPR a en effet préconisé une redistribution progressive des provisions pour participation aux bénéfices pour tous les assurés, et pas seulement des nouveaux. La mesure doit notamment permettre de préserver l’attractivité des fonds en euros, avant le retour vers un environnement de taux plus élevés.

Locomotives autour de 3 %

Conséquence, on ne constate plus, en ce début d’année, de rendements inférieurs à 1 %. À noter, à ce titre, la remontée des taux des assurances vie en euros des Caisses d’épargne et de la Banque postale. Mauvaises élèves pendant plusieurs années consécutives, ces dernières, sans faire d’étincelles, ne sont plus loin du taux moyen, avec des performances respectives pour 2023 de 2,15 % et 2,20 %. Comme on le constate désormais régulièrement, les mutuelles spécialisées font figure de locomotives, avec par exemple la MACSF et la MIF qui servent du 3 % et plus pour 2023. Les mutuelles généralistes progressent lentement, mais sûrement, avec des taux de 2,80 % pour la GMF et la Maaf, 2,70 % pour la Macif et 2,50 % pour la Maif.

Soulignons également, cette année, les coups d’accélérateur (rien ne garantit que cela durera) de certains fonds anciens de bancassureurs, comme Cardif (BNP Paribas) et Predica (Crédit agricole). Avec une progression importante en 1 an, leurs fonds euros affichent désormais des taux égaux ou proches de 3 %. Des hausses permises par une certaine souplesse dans l’utilisation des réserves.

Plus décevants en revanche, les taux des assurances vie en ligne à frais réduits proposées par MeilleurTaux Placement Vie, Puissance Avenir, Yomoni Vie, Fortuneo Vie, etc. Gérés par les poids lourds de l’assurance vie en ligne (Suravenir, Generali, Spirica, etc.), ils affichent des performances moyennes pour l’année 2023.​​​​​​

Taux de rendement 2023 de 23 contrats d’assurance vie*

Assureur et nom du contrat Rendement 2023
(rappel du taux 2022)*
Évolution sur 1 an

Afer
Multiplacements

2,20 % (2,01 %) + 0,19

Agipi
Fonds Agipi

2,45 % (2,05 %) + 0,40

Apicil
Euro Garanti

NC (0,95 %) NC

Allianz
Fonds euros

1,83 % (1,38 %) + 0,45

Axa
Odyssiel

2 % (1,40 %) + 0,60

BNP Paribas Cardif
BNP Paribas Multiplacements

3 % (2 %) + 1

Boursorama
Eurossima

2 % (1,30 %) + 0,70

Caisse d’épargne
Millevie

2,15 % (0,75 %) + 1,40

Carac
Profileo

3,30 % (2,50 %) + 0,80

Fortuneo
Suravenir rendement

2,2 % (1,80 %) + 0,40

Generali
Eurossima

2 % (1,30 %) + 0,70

GMF
Multeo

2,80 % (2,05 %) + 0,75

La Banque postale
Vivaccio

2,2 % (1,30 %) + 0,90

Le Conservateur
Helios Patrimoine

1,10 % (1,10 %) 0

Linxea
Linxea Zen

NC (1,30 %) NC

Maaf
Winalto

2,80 % (2,05 %) + 0,75

Macif
MultiVie

2,70 % (1,70 %) + 1

MACSF
RES

3,10 % (2,50 %) + 0,60

Maif
Nouveau Cap

2,50 % (2,10 %) + 0,40

Mif
Compte Épargne Libre Avenir

3,05 % (2,20 %) + 0,85

SMAvie BTP
Batiretraite Multicompte

2,50 % (2 %) + 0,5

Swiss Life
Swiss Life Liberté

NC (NC) NC

Yomoni
Yomoni Vie

2,50 % (2,10 %) + 0,40

NC : non communiqué.
* Taux nets de frais de gestion mais bruts de prélèvements sociaux et de frais sur versements.
Source : établissements.

Les précédents palmarès des rendements de l’assurance vie

31 janvier 2024

QueChoisir.org – Une augmentation de tarif devenue inévitable

À partir du 4 mars, l’abonnement annuel à QueChoisir.org augmente en raison du contexte économique actuel. Il s’agit de la première hausse de ce tarif depuis la création de Que Choisir en ligne il y a plus de 20 ans. Explications.

Qu’elle semble loin l’époque où nous avions pu diminuer l’abonnement annuel à QueChoisir.org. Il faut remonter à 2015. Grâce à une évolution réglementaire, la TVA sur les publications en ligne s’était alignée sur celle des publications papier. Une baisse de 20 % à 2,1 % que nous avions intégralement répercutée sur nos 2 formules, qui étaient ainsi passées de 54 € à 45 € et de 27 € à 23 €.

Mais depuis, entre crise sanitaire, guerre en Ukraine, inflation et augmentation parfois vertigineuse de nos coûts, nous devons prendre la décision d’augmenter les tarifs de nos 2 formules d’abonnement annuel qui passeront de 45 € à 49 € et de 23 € à 25 € (offre réservée aux abonnés du magazine papier) à partir du 4 mars. L’abonnement mensuel, quant à lui, demeure à 6,99 €.

Parmi les coûts qui ont le plus augmenté ces derniers mois, citons ceux liés à l’énergie, à l’hébergement du site (frais de serveurs, de bande passante, de maintenance), aux tarifs de nos prestataires, à la sécurité des données ou encore les investissements technologiques substantiels consentis dans le cadre de la refonte de QueChoisir.org.

Notre seule source de revenus : vous !

Cette hausse du tarif de l’abonnement annuel va nous permettre de maintenir la qualité journalistique de nos publications et de continuer à vous proposer une information indépendante, pertinente et exclusive sur tous les sujets liés à la vie quotidienne et à la consommation. Être abonné à QueChoisir.org, c’est pouvoir accéder aux résultats de tous nos tests comparatifs, à nos comparateurs, à nos enquêtes et conseils.

Vous êtes notre seule source de revenus. Nous n’avons aucune publicité dans nos magazines ou sur notre site Internet, aucun groupe financier ne nous soutient. Nous sommes indépendants des fabricants, des distributeurs, de l’État et donc de toute forme de pression, qu’elle soit issue du monde économique ou politique.

S’abonner ou rester abonné à QueChoisir.org, c’est vous informer et nous soutenir !

Newsletter

Chaque semaine, retrouvez les dernières publications (tests, enquêtes, actualités…) de Que Choisir. Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter hebdomadaire.

31 janvier 2024

Rénovation énergétique – Des aides pour les résidences secondaires

Si les aides à la rénovation d’ampleur des résidences principales dépendent désormais exclusivement de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), les résidences secondaires peuvent bénéficier d’une offre coup de pouce entièrement financée par les certificats d’économie d’énergie (CEE). Explications.

C’est une rénovation d’ampleur à deux vitesses qui semble se dessiner pour cette année 2024. D’un côté les résidences principales. Les propriétaires sont alors obligatoirement accompagnés par Mon accompagnateur Rénov’, un professionnel du bâtiment capable d’évaluer les devis, d’effectuer le suivi des travaux, d’informer son client sur le montant d’aides financières qu’il peut toucher. De plus, ils n’ont plus qu’un seul guichet pour la totalité de leurs aides, c’est l’Anah. L’agence centralise à la fois MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie (CEE) qui complètent le financement des rénovations d’ampleur. Ce sont deux nouveautés qui devraient sécuriser le parcours des consommateurs s’engageant dans la rénovation énergétique de leur bien.

À condition toutefois qu’il y ait suffisamment d’accompagnateurs. Ce qui ne semble pas être le cas. « Nous sommes propriétaires depuis novembre dernier d’une maison à rénover classée F en Alsace, nous sommes passés par le conseiller France Rénov’, avons contacté des entreprises RGE après qu’un audit énergétique détaillé en plus du DPE a été effectué, nous écrit Guillaume. Il y avait 12 accompagnateurs Rénov’ dans la région quand j’en ai cherché, nous en avons contacté 7, aucun n’a été intéressé. J’ai l’impression que c’est parce que l’audit et les devis étaient faits, c’est un mélange des genres de très mauvais goût. »

Villa en bord de mer, chalet en montagne, maison de famille…

De l’autre les résidences secondaires. On parle aussi de rénovation d’ampleur mais cette fois, elle n’est pas du tout encadrée. Il n’y a pas d’accompagnateur Rénov’ ni d’aides versées par l’Anah. Tout est financé par les énergéticiens et les distributeurs de carburant via les certificats d’économie d’énergie, d’où son nom d’offre coup de pouce. Tous les ménages possédant une résidence secondaire peuvent en bénéficier, que ce soit une villa en bord de mer ou un chalet en montagne, sans oublier la maison de famille dont on a hérité, ou même un appartement. Difficile d’en dire plus à ce jour, aucun acteur des CEE n’a encore investi ce nouveau créneau. Mais cette offre coup de pouce n’a rien à voir avec les offres à 1 € qui ont défrayé la chronique, le reste à charge devrait être conséquent.

29 janvier 2024

Appareils électriques et électroniques – Le bonus réparation ne décolle pas

En place depuis décembre 2022, le bonus réparation, en accordant des rabais immédiats sur les factures, vise à faire choisir cette option plutôt que l’achat neuf. Mais le compte n’y est pas à l’issue de la première année de fonctionnement.

Smartphone, lave-linge et lave-vaisselle. C’est le top 3 des équipements électriques et électroniques (EEE) les plus réparés dans le cadre du bonus réparation sur sa première année de fonctionnement. Le dispositif a été instauré en décembre 2022 par le gouvernement pour s’attaquer au paradoxe de la réparation : 81 % des Français en ont une bonne image, mais seulement 36 % réparent leurs appareils lorsqu’ils tombent en panne selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), pourtant la meilleure option d’un point de vue environnemental.

Le prix est le premier frein mentionné. D’où ce bonus qui accorde des réductions immédiates sur les appareils tombés hors garantie envoyés en réparation. À condition de se rendre chez un réparateur labellisé « QualiRépar ». Ces derniers font l’avance du rabais avant d’être remboursés par les éco-organismes Ecosystem et Ecologic, qui abondent et gèrent ce fonds (1).

Un budget loin d’avoir été dépensé

Du drone au fer à repasser, le bonus réparation s’applique aujourd’hui à 73 produits. Les rabais vont de 15 à 60 € et couvrent en moyenne 17 % du coût total de la réparation.

Le bonus a été déclenché sur 163 554 réparations en 2023. C’est bien moins qu’espéré. Seulement 4 millions d’euros ont été dépensés pour financer ces rabais quand il était demandé aux deux éco-organismes de budgéter 62 millions d’euros pour la première année. Nathalie Yserd, directrice générale d’Ecosystem, rappelle que ce fonds est toujours en phase de démarrage. « Le mandat qui nous a été confié est de mobiliser (et donc dépenser) pour ce fonds un peu plus de 500 millions d’euros en 6 ans », rappelle-t-elle.

Un bonus encore trop méconnu ?

Il faudra tout de même donner un sacré coup d’accélérateur pour atteindre cet objectif. Et pour cause, ni le gouvernement, ni les éco-organismes n’ont communiqué dessus. À la différence d’ailleurs du bonus réparation lancé en novembre sur les textiles et chaussures et pour lequel Refashion (l’éco-organisme sur la filière habillement) a fait de gros efforts sur ce point. Nathalie Yserd l’assume. « Le réseau de réparateurs QualiRépar nous semblait jusque-là trop faible pour communiquer », justifie-t-elle.

Mais le bonus réparation n’est pas du seul ressort des éco-organismes. Comme d’autres secteurs, celui de la réparation est confronté au défi du renouvellement des générations, les arrivées de jeunes réparateurs ne comblant pas celui des départs en retraite, décrit l’Ademe dans son dernier état des lieux du secteur (2022). « Il y a un gros travail à faire sur l’offre de formation et l’attractivité de ces métiers », confirme Nathalie Yserd. Justement, ce bonus réparation peut y contribuer, en boostant l’activité dans ce secteur. Faut-il encore obtenir ce label QualiRépar ! Les petits réparateurs indépendants ont à plusieurs reprises dénoncé des procédures complexes et coûteuses. « Depuis le 1er janvier, le prix d’une labellisation pour 3 ans est passé de 450 à 200 € pour les entreprises de moins de 10 salariés et nous leur avons également simplifié le parcours de labellisation » (2), signale Nathalie Yserd.

Les effets du bonus contrés par la hausse du coût des réparations ?

Avec ces changements, la directrice générale d’Ecosystem a bon espoir d’atteindre les 10 000 points de réparation QualiRépar d’ici fin 2024. En parallèle, depuis le 1er janvier toujours, les montants du bonus ont été doublés pour 5 appareils : lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, aspirateur et téléviseur. Et ont augmenté de 5 € pour une vingtaine d’autres. On est aussi passé de 49 à 73 produits éligibles et de nouvelles pannes ont été ajoutées. La casse d’un écran de smartphone par exemple. De quoi, là encore, rendre Nathalie Yserd confiante : « On vise au moins le double de bonus déclenchés en 2024. » Et cette fois-ci, les éco-organismes promettent de communiquer sur le dispositif. Une campagne grand public sera lancée au printemps.

Plusieurs grains de sable peuvent tout de même contrecarrer ces plans. Dont principalement l’augmentation du coût moyen des réparations depuis la mise en place du bonus dû à l’inflation et peut-être aussi à l’opportunisme de certains réparateurs qui ont profité du bonus pour gonfler leurs tarifs. « C’est un point de vigilance qu’il faudra suivre de près tant il peut impacter le but même du bonus réparation, indique Nathalie Yserd, qui appelle alors les consommateurs à jouer leur rôle, en faisant jouer la concurrence. » Enfin, à condition d’avoir au moins deux réparateurs QualiRépar sous la main !

(1) On est sur un principe pollueur-payeur puisque ces deux éco-organismes réunissent les entreprises qui conçoivent et commercialisent ces EEE et ont la responsabilité d’en gérer la fin de vie.
(2) Les audits des labellisateurs peuvent se faire à distance et non plus sur place, ce qui les rend moins chronophages pour les petites structures.

29 janvier 2024

Allergies – Des stylos d’adrénaline en rupture de stock

En cas d’allergie sévère, l’injection d’adrénaline est vitale. Mais la moitié des stylos auto-injecteurs sont en rupture de stock. C’est donc aux patients de s’adapter.

Traitements vitaux des réactions anaphylactiques, les stylos auto-injecteurs d’adrénaline (EpiPen, Anapen, etc.) sont régulièrement en rupture de stock. C’est particulièrement le cas depuis 10 mois : 3 des 6 spécialités commercialisées ne sont pas disponibles (1).

La principale cause de ces tensions est le retrait du marché des stylos Emerade (laboratoire Chauvin). En mai 2023, un risque de dysfonctionnement en cas de chute a été mis en évidence. Au même moment, une rupture s’est déclarée pour les stylos Jext (ALK) et n’est pas résolue. Contacté par Que Choisir, le fabricant explique être confronté à un manque de cartouches d’adrénaline de la part d’un sous-traitant.

Un problème ancien

De telles ruptures surviennent régulièrement. En 2018 déjà, un article du Lancet (revue médicale britannique) s’alarmait du quasi-monopole de l’EpiPen (Viatris). Début 2024, la situation est toujours aussi instable et présente un risque majeur pour les personnes souffrant d’allergies.

En l’absence de solution durable, les patients doivent donc s’organiser pour ne pas manquer de ce traitement vital. Dans ce contexte, si le stylo est périmé, mieux vaut ne pas le jeter tant qu’il n’a pas pu être remplacé. La durée de vie de ces produits est généralement plus longue que celle indiquée sur la boîte.

Il est aussi conseillé de ne pas remplacer les stylos Emerade tant qu’ils ne sont pas périmés, et de toujours emporter deux stylos auto-injecteurs – afin de pallier un éventuel dysfonctionnement.

(1) L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met à jour chaque semaine sur son site la liste des spécialités disponibles, en tension d’approvisionnement ou en rupture de stock.

29 janvier 2024

Réduction des déchets ménagers – La redevance incitative fait ses preuves

Alors que la hausse des déchets ménagers paraît inexorable, les collectivités qui sont passées de l’impôt local, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), à la tarification incitative les voient baisser. Un résultat très significatif selon la dernière étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe) sur la réduction des déchets.

En 40 ans, les quantités de déchets produits par les ménages ont doublé. Un habitant jette en moyenne 246 kg d’ordures ménagères par an. Cette dérive n’a pourtant rien d’inexorable. Des collectivités locales voient en effet les quantités diminuer. Leur point commun ? Avoir adopté la tarification incitative, dans l’immense majorité des cas sous forme de redevance incitative, les autres ayant opté pour la taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative (TEOMI), une cote mal taillée entre impôt local et petite partie en redevance. Elles sont au nombre de 200 et comptent 6,6 millions d’habitants. C’est encore bien peu face aux 60 millions de Français qui paient la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), un impôt local sans aucun lien avec la quantité de déchets générée.

Cette tarification incitative, payée en fonction de la quantité d’ordures ménagères résiduelles produites (ce qui pousse à composter, trier, recycler voire réutiliser au maximum), permet de réduire de 30 % en moyenne les ordures ménagères. Autre effet positif, elle fait augmenter le tri des emballages, du papier et du verre. Ces 200 collectivités sont à 105 kg par habitant et par an en tri, contre 82 kg en moyenne avec la TEOM.

Coût des déchets inférieur de 18 %

Trois facteurs contribuent à une réduction particulièrement forte des ordures ménagères, d’après la récente étude de l’Ademe sur le sujet : un tarif supérieur à 3 € par levée de bac d’ordures ménagères, une collecte séparée des biodéchets et enfin une réduction de la fréquence de collecte à un passage une semaine sur deux.

La redevance incitative réduit par ailleurs le coût des déchets. Il y est inférieur de 18 % en moyenne. Il s’établit à 81,8 € par habitant et par an, contre 99,2 € avec la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Très logiquement, la redevance incitative s’avère beaucoup plus performante que la TEOMI. Les collectivités qui l’ont adoptée produisent 31 % de moins d’ordures ménagères que celles en TEOMI, leur collecte sélective fait 9 % de tonnages en plus, leurs déchetteries 15 % de plus.

Certes, il faut prendre en compte la hausse des dépôts sauvages que peut provoquer le passage à la tarification incitative, mais l’Ademe a fait les comptes. Ils représentent environ 1 % des tonnages d’ordures ménagères résiduelles, soit 2 kg par habitant et par an, quand leur diminution s’élève à 80 kg par habitant et par an. Ils sont loin d’être systématiques et se situent à proximité des points d’apport volontaire. Le sous-dimensionnement de ces installations et la collecte des bacs une seule fois par mois semblent être des facteurs propices à ces dépôts.

Par ailleurs, les opérateurs de collecte et de traitement des déchets sont le plus souvent payés sur la base du volume global à gérer. Plus il y a de déchets, plus leur rémunération est élevée. Instaurer des contrats intégrant les objectifs de réduction devient indispensable.

29 janvier 2024

OGM – Vers la fin de l’étiquetage

Les aliments issus des nouveaux OGM, dits NGT, ne seront pas étiquetés, et les consommateurs n’en seront plus informés. C’est ce qui découle du vote des eurodéputés de la commission Environnement, le 24 janvier. Il n’y aura ni évaluation des risques ni traçabilité pour un large pan des nouveaux OGM. Autre conséquence : le bio ne sera pas protégé des contaminations.

« Rejected »« Rejected »« Approved »… Les votes se succèdent au pas de charge, amendement par amendement, dans le petit hémicycle situé au 4e étage du Parlement européen, à Bruxelles. C’est Pascal Canfin, eurodéputé français membre de Renew (centre-droit, dont sont membres Renaissance et le Modem), qui préside cette séance de la commission Envi (commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire) du Parlement européen, le 24 janvier 2024. Il égrène les résultats en anglais, mais il est facile de comprendre la litanie… Sur les bancs de la gauche, les mines s’assombrissent.

Plus de 1 000 amendements

La salle est comble ‒ les eurodéputés aux premiers rangs, leurs assistants et les journalistes au fond, les nombreux traducteurs dissimulés par de larges vitres fumées. Il faut dire que le dossier est sensible : la commission Envi vote sur un texte législatif proposé par la Commission européenne, en vue de réglementer les nouveaux OGM, dits NGT, pour « new genomic techniques ». Plus d’un millier d’amendements ont été déposés par les différents groupes politiques. La quasi-totalité de ceux portés par les groupes de gauche et écologistes ‒ S&D, Greens/EFA, The Left ‒ sont rejetés lors de cette séance, menée à une cadence infernale. En revanche, ceux déposés par les groupes Renew, PPE et ECR (les droites respectivement libérale, conservatrice et eurosceptique) y échappent. Il s’agit pour la plupart d’amendements de compromis, fruits de négociations entre la rapporteure du dossier, la suédoise Jessica Polfjärd (PPE), et les différents groupes politiques du Parlement.

Le vote final conclut cette course de vitesse législative : la proposition de la Commission, modifiée par les amendements fraîchement votés, est adoptée par 47 voix contre 31. À première vue, ces NGT sont désormais réglementés. En réalité, il s’agit davantage d’une dérégulation.

Lors de la séance du 24 janvier, au Parlement européen.

Pas d’évaluation des risques ni de traçabilité

En effet, la plupart des OGM produits grâce à ces nouvelles techniques de sélection échapperont à tout encadrement, car ils seront considérés comme équivalents à des plantes sélectionnées de façon traditionnelle ‒ sachant que ce terme inclut les mutations provoquées par irradiation ou exposition à des substances chimiques, des méthodes de sélection des plantes utilisées depuis des décennies. Il n’y aura donc pas d’évaluation des risques, pas de traçabilité, donc aucune possibilité d’étiquetage pour l’information des consommateurs. Conséquence, ces derniers ne pourront plus faire le choix d’exclure les futurs OGM de leur alimentation.

Autre effet redouté par les opposants au texte, une pollution inévitable des cultures biologiques, amenant les producteurs à perdre leur labellisation. La réglementation bio interdit en effet les OGM. Mais en l’absence de traçabilité, il sera désormais impossible de savoir si les champs en bio sont environnés de cultures génétiquement modifiées, et le risque de perte de confiance des consommateurs est majeur.

Un processus « inhabituellement rapide »

Les élus des différents groupes de gauche ont beau s’être mobilisés, ils ont perdu cette bataille pourtant cruciale. Ils espéraient faire basculer quelques votants hésitants après la publication, le 21 décembre dernier, d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) critiquant la proposition de la Commission (lire l’encadré). Mais rien n’y a fait. L’espoir d’infléchir le vote en séance plénière du Parlement, le 7 février prochain, est ténu.

« Ce résultat est désastreux mais ce n’est qu’une étape, nous continuerons le combat, affirme le député Christophe Clergeau (S&D), rapporteur fictif sur ce dossier. Je ne suis a priori ni pour ni contre les NGT, mais je ne suis pas pour une fuite en avant techno-solutionniste. Or, il y a une fascination irrationnelle devant cette technologie, qui empêche certains élus de débattre de l’évaluation des risques et de toute mesure de gestion. » Il s’étonne également de la rapidité « inhabituelle » à laquelle ce processus législatif a été mené, « sous la pression des lobbys et au détriment du débat démocratique », accuse-t-il. Il déplore de n’avoir pas eu le temps de faire appel à des scientifiques spécialistes du sujet, malgré sa complexité. « Si on en reste là, les consommateurs n’auront aucune information sur ce qu’ils mangent ; les agriculteurs des filières sans OGM n’auront aucune protection contre des contaminations. C’est l’abandon de toute régulation », conclut-il.

En parallèle, la quasi-totalité des groupes politiques de l’Assemblée nationale (sauf Les Républicains et l’extrême-droite) devraient déposer dans les prochains jours, sous la houlette du député Stéphane Delautrette (Parti socialiste), une proposition de résolution européenne pour s’opposer au projet porté par la Commission et faire pression sur le gouvernement français.

Rendez-vous est donné le 6 février, à Strasbourg, par les opposants au texte, parmi lesquels de nombreuses ONG françaises et européennes (Pollinis, Les Amis de la Terre, Greenpeace, la Confédération paysanne, la filière bio, etc.). Un débat au Parlement européen a été demandé par la coalition de gauche et écologiste ce jour-là, veille du vote en plénière, autour de l’avis de l’Anses. Le Conseil devra ensuite se positionner. Quel sera le choix de la France ? Le gouvernement, a priori favorable à la libéralisation des NGT, avait annoncé attendre l’avis de l’Anses pour se prononcer…

L’Anses pointe une absence de base scientifique

Dans un document très technique d’une quarantaine de pages, l’Anses analyse sévèrement la proposition législative de la Commission européenne, plus précisément la partie portant sur les plantes NGT dites « de catégorie 1 » (1). L’agence relève que les différentes catégories de plantes NGT et les techniques de sélection utilisées ne sont pas précisément définies, mais aussi que les critères avancés pour exempter les NGT de catégorie 1 de la réglementation OGM, au motif qu’elles seraient équivalentes à des plantes obtenues par sélection classique, ne sont pas étayés scientifiquement. L’Anses déplore enfin que les risques potentiels soient insuffisamment pris en compte.

(1) Cet avis sera suivi prochainement d’un rapport plus complet portant sur l’ensemble de la proposition de la Commission.

26 janvier 2024

Huile de palme – Procès perdu et mauvais coup de pub pour Nutella

Se sentant visé par le spot publicitaire d’un concurrent, qui vantait sa pâte à tartiner sans huile de palme, Ferrero l’avait attaqué en justice. Le géant de la pâte à tartiner a non seulement perdu en appel, mais a ainsi remis au premier plan son choix controversé de garder l’huile de palme dans sa recette.

C’est raté pour Ferrero… Le groupe italien, qui s’approprie plus de 66 % du marché français de la pâte à tartiner avec sa marque Nutella, n’avait guère goûté un spot télé de son concurrent Rigoni di Asiago, diffusé en France en 2019 et 2020 (voir photo ci-dessous). Ce dernier mettait en avant le côté bio de sa pâte à tartiner Nocciolata, « sans huile de palme », insistait la vidéo dans laquelle un orang-outang finissait par faire un gros câlin à une maman et son fils, tous trois installés dans une balancelle de jardin.

Extraits de la publicité pour le Nocciolata, une pâte à tartiner sans huile de palme.

Si à aucun moment il n’est mentionné, Ferrero y a tout de même vu une attaque à peine déguisée contre son Nutella, régulièrement pointé du doigt pour l’incorporation d’huile de palme dans sa recette.

Nutella débouté en appel

Peu chère et d’un rendement imbattable, l’huile de palme est l’huile végétale la plus consommée au monde. À 80 % dans l’alimentaire, 10 % dans les cosmétiques et 10 % les biocarburants. Mais sa production contribue à la déforestation dans les régions tropicales. Particulièrement en Asie du Sud-Est, l’Indonésie et la Malaisie assurant à eux deux près de 85 % de la production mondiale.

Vexé par ce spot publicitaire de Rigoni di Asiago, Ferrero avait assigné en justice, en France, la PME italienne pour « dénigrement et parasitisme ». Après une première décision en sa défaveur, le géant de la pâte à tartiner vient également de perdre en appel, indiquait le 12 janvier le média en ligne L’Informé. La filiale française de Ferrero est ainsi condamnée à payer à Rigoni Di Asiago France une indemnité de 10 000 €.

Du 100 % certifié durable qui ne résout pas le problème ?

Si le montant reste symbolique, ce procès perdu est un mauvais coup de pub pour Ferrero qui fait le choix de maintenir l’huile de palme dans son Nutella. Cet ingrédient assurerait la texture lisse et crémeuse de sa pâte à tartiner, se justifie-t-il. En parallèle, Ferrero communique sur la politique stricte qu’il dit appliquer pour garantir ses approvisionnements en huile de palme 100 % traçables et durables. L’entreprise s’appuie pour cela sur le label RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil), créé en 2004 par une coordination d’acteurs, dont l’ONG WWF, et qui liste un ensemble de critères environnementaux et sociaux à respecter pour obtenir la certification. Dont celui de garantir que les défrichements de terre, dans ces plantations certifiées, n’aient endommagé aucune forêt à haute valeur de conservation ou à hauts stocks de carbone. WWF classe ainsi régulièrement Ferrero aux tout premiers rangs de son classement des grandes entreprises acheteuses d’huile de palme en fonction de leurs efforts pour s’approvisionner de manière durable (1er sur 173 en 2020, 3e sur 223 en 2021).

Canopée Forêts vivantes, une association filiale des Amis de la Terre spécialisée dans la défense des forêts, n’est pas aussi dithyrambique. Déjà à l’égard de ce label RSPO qui n’est pas sans failles, selon l’ONG. « Il protège certes les très belles forêts primaires, mais il permet en revanche la déforestation de forêts secondaires, pointe Sylvain Angerand, coordinateur de campagne de Canopée. Certes, celles-ci sont souvent dégradées, mais on pourrait justement les restaurer plutôt que les détruire pour faire de la place à de nouvelles plantations. Toutes les forêts sont importantes, surtout dans des pays où l’on a beaucoup déforesté ces dernières années. » D’autres limites sont régulièrement pointées par les ONG, « pas seulement contre la RSPO mais la certification en général, poursuit Klervi Le Guenic, chargée de campagne forêts tropicales à Canopée. Souvent, ces systèmes pèchent par leur manque d’indépendance, puisqu’ils fonctionnent grâce à l’argent des structures certifiées. »

Impossible de faire sans huile de palme ?

Or, tout le problème avec l’huile de palme est que la demande mondiale (en zones tropicales) a explosé ces dernières décennies. De 5 millions de tonnes par an consommées dans les années 1980, on dépasse désormais les 76 millions. Et ce rythme ne devrait pas fléchir dans les prochaines années, notamment porté par l’Inde, premier importateur mondial et qui en consomme trois fois plus qu’il y a 20 ans, rapportait le journal Les Echos en octobre 2019. Difficile alors pour la culture de palmiers à huile de suivre, d’autant plus qu’elle ne peut se faire que dans des régions ciblées du globe.

C’est là le principal reproche que Klervi Le Guenic fait à Ferrero. « Quand de plus en plus d’entreprises font le choix de se passer d’huile de palme, y compris pour faire des pâtes à tartiner, il fait croire que cela lui est impossible et qu’il suffit de passer par un label pour que ça ne pose plus de problème. » Certes, avec un peu plus de 200 000 tonnes par an, les approvisionnements du groupe italien en huile de palme ne sont qu’une goutte d’eau par rapport à la demande mondiale. « Ce n’est pas négligeable pour autant et qu’il s’en détourne serait un symbole important », estime-t-elle.

25 janvier 2024