UFC QUE CHOISIR DE LA HAUTE VIENNE

Meilleurs vœux 2024

A l’aube de 2024, toute l’équipe de l’UFC-Que Choisir de la Haute-Vienne vous présente ses meilleurs vœux pour une très bonne année dans l’action !

En 2023 l’UFC-Que Choisir a mené plusieurs enquêtes. Un grand merci à vous toutes et tous pour vos réponses.

Avec le lancement des Points Info-Conso notre projet et notre objectif sont « d’aller vers » et de rencontrer les consommateurs du monde rural.

N’oubliez pas, comme en 2023, pour mieux vous défendre, nous avons besoin de vous, de vos dons, de vos adhésions, et ré-adhésions

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30 décembre 2023

Alcool – Un prétendu remède contre la gueule de bois vendu en pharmacie

Dans les pharmacies, un complément alimentaire baptisé Alcoool et censé prévenir la gueule de bois est largement mis en avant. Il promet une soirée arrosée sans conséquences. Une promesse pour le moins excessive.

En caisse ou en rayon, aux côtés des compléments multivitaminés et des produits saisonniers, posée sur un joli présentoir, une bouteille se distingue par ses couleurs pop et sa promesse inhabituelle en pharmacie : « soulager la gueule de bois ». À l’intérieur, une boisson élaborée par Nonna Lab, entreprise française fondée par deux anciens étudiants d’école de commerce et membres de la même équipe de rugby. Ce complément alimentaire, baptisé Alcoool, est censé garantir des beuveries sans conséquences.

Aucune preuve d’efficacité

La boisson se compose de plusieurs plantes, vitamines et sels minéraux, le tout devant agir contre les effets de la gueule de bois – plus poliment nommée « veisalgie » par les scientifiques. Le principe est simple : il suffirait de consommer Alcoool avant de commencer à boire pour neutraliser les dégâts d’une soirée un peu trop arrosée. Pour cela, les vitamines ont pour objectif de lutter contre la fatigue, quand le magnésium doit agir sur les performances intellectuelles. Leur efficacité n’est pas démontrée.

Mais la star de ce complément, c’est la poire nashi qui, en boostant la production d’enzymes hépatiques, éviterait la gueule de bois. De fait, l’alcool est métabolisé par le foie. Mais il existe très peu de travaux sur l’efficacité de cette poire, et Nonna Lab ne s’est pas donné la peine de vérifier son efficacité en menant un essai clinique. Difficile, donc, de croire à une efficacité réelle. En outre, pour alléguer d’un quelconque effet sur la santé, il faut se référer à un registre européen, qui liste les allégations autorisées. On n’y trouve aucune trace de la poire nashi.

Faussement rassurant

Pour les spécialistes de la question, l’existence même d’un complément alimentaire censé prévenir la gueule de bois est problématique, en raison du message qu’il véhicule. « Si on se projette comme ayant une solution à la gueule de bois, on risque d’abuser de l’alcool au lieu d’aménager sa consommation », souligne la Dr Géraldine Talbot, médecin addictologue et membre de la Fédération Addiction. Se concentrer sur son élimination par le foie, c’est aussi oublier que l’alcool agit sur d’autres organes, en particulier sur le cerveau (voir encadré).

L’aura de sérieux dont s’enveloppe Nonna Lab, en s’appuyant sur un comité scientifique et en vendant le produit en pharmacie, est un autre signal inquiétant. « Le proposer en pharmacie lui donne une certaine caution, analyse Guylaine Benech, consultante-formatrice en conduites addictives et en prévention. Inconsciemment, les clients peuvent faire un parallèle avec les médicaments. »

Dans sa communication, le fabricant se positionne comme expert de la gueule de bois. « Boire de l’eau ne suffit pas », lit-on par exemple sur son site, qui suggère aussi de mélanger le complément alimentaire à une boisson alcoolisée. Malgré les rappels réguliers à « consommer avec modération », Nonna Lab a pris le parti d’inciter à boire beaucoup. En témoignent ses posts sur les réseaux sociaux, qui opposent au « Dry January » (janvier sobre) un « Happy February » (février heureux). « Ce message est complètement irresponsable sur le plan social, et en retard par rapport au mouvement de la société, qui s’oriente plus vers une diminution de la consommation d’alcool », commente Guylaine Benech.

Compte Instagram de la société Nonna Lab.

Des dérives inquiétantes

À ce titre, le choix de s’adresser aux jeunes, plus sujets à une alcoolisation excessive (ou binge-drinking), a de quoi alarmer. En effet, l’alcool est un toxique pour le cerveau, particulièrement avant 25 ans alors qu’il est encore en maturation. « Quand le fabricant affirme que son produit contribue aux capacités intellectuelles, il souligne un problème qui a été constaté chez les jeunes qui s’adonnent au binge-drinking », signale Guylaine Benech. L’alcool est également la première cause de mortalité chez ce public.

Lors du lancement d’Alcoool, le fabricant a adopté une communication extrême, voire inquiétante. En s’appuyant sur les réseaux sociaux et sur des ambassadeurs étudiants, il a banalisé la consommation excessive d’alcool. Certains posts mettent en scène des enfants et dressent le parallèle avec un lendemain de fête. Glaçant.

Compte Instagram de la société Nonna Lab.

« Ces fabricants reprennent les codes des alcooliers, analyse Guylaine Benech. En affichant les messages légaux incitant à une consommation modérée, ils se placent dans le registre de la loi Évin. Ça entretient une certaine dissonance. » Le message est d’autant plus ambigu que la loi Évin, depuis 2009, interdit toute publicité de mettre en valeur l’alcool dans un contexte de fête.

Crédibilité et sérieux

Les gérants de Nonna Lab ont manifestement pris conscience des limites de cette stratégie de communication. Celle-ci va être revue de fond en comble en 2024, nous annoncent-ils. Les partenariats avec des étudiants sont remplacés par l’embauche de commerciaux professionnels, par exemple. « Les ambassadeurs étudiants ont eu le mérite de dynamiser les choses et de nous faire monter en notoriété, reconnaît Dorian Barberan, directeur général de Nonna Lab. Mais on parle de santé, on propose des produits en pharmacie de qualité élevée. Nous souhaitons asseoir notre crédibilité, on propose donc une communication plus sérieuse. »

La forme change, donc, mais le fond demeure. Le marché est manifestement porteur : d’autres fabricants de compléments alimentaires proposent des remèdes à la gueule de bois, avec des noms plus ou moins inspirés (Hydratis, Myrkl, Rehab, Dionysos, Hangover). Mais ceux-ci sont généralement à prendre après une soirée arrosée, ou le lendemain matin. Et leur référencement en ligne, donc leur impact auprès des jeunes, n’est en rien comparable à celui de Nonna Lab.​​​​

La gueule de bois, un signal d’alerte

La veisalgie, ou gueule de bois, se produit après une alcoolisation excessive et ponctuelle, notamment du fait d’une déshydratation généralisée. Maux de tête, nausées, diarrhées, difficultés de concentration en sont autant de symptômes, qui témoignent d’une atteinte de nombreux organes et tissus. « C’est un signal d’alerte du corps, elle joue donc un rôle protecteur », rappelle la Dr Géraldine Talbot. Selon cette addictologue, un remède miracle contre la gueule de bois n’est pas forcément souhaitable. « L’excès peut servir à apprendre les effets négatifs d’une consommation excessive, donc à fixer les limites », estime-t-elle. Plutôt que d’ingérer un produit en prévision d’une soirée arrosée, mieux vaut donc lutter contre la déshydratation, en consommant une unité d’eau pour chaque unité d’alcool. Cette approche a aussi le mérite de ralentir le tempo.

Expertes consultées pour cet article : Dr Géraldine Talbot, médecin addictologue et membre du conseil d’administration de la Fédération Addiction ; Guylaine Benech, consultante-formatrice et autrice du livre Les ados et l’alcool – Comprendre et agir.

29 décembre 2023

Jeux Olympiques 2024 – Les hôteliers ont la main lourde !

Si l’on pouvait se douter que les prix des hôtels augmenteraient à Paris pendant les jeux Olympiques (JO), l’été prochain, on n’imaginait pas que ce serait dans de telles proportions ! C’est ce que révèle notre étude sur 80 établissements.

Des tarifs olympiques ! Dans la perspective des JO de Paris, l’été prochain, les hôteliers locaux n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Ils ont littéralement fait flamber leurs tarifs, comme le révèle notre étude. Certes, on s’attendait à de fortes hausses par rapport aux prix « normalement » pratiqués. Mais pas d’une telle ampleur !

Cérémonie d’ouverture

Pour aboutir à cette conclusion, nous avons relevé les 20 et 21 décembre les tarifs des chambres (2 adultes) pour la nuit du 26 au 27 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture qui se déroulera sur plusieurs kilomètres le long de la Seine, au cœur de la capitale. Nous avons ciblé 80 établissements – essentiellement des 3 et 4 étoiles – situés à proximité. Nous les avons comparés aux prix annoncés 15 jours plus tôt, pour la nuit du 12 au 13 juillet. À l’arrivée, voici les principaux chiffres qu’il faut retenir :

  • 50 % des hôtels contactés disaient ne plus avoir de disponibilités pour la date souhaitée sans que l’on sache s’ils étaient déjà complets, s’ils n’avaient pas encore ouvert leurs réservations, s’ils gardaient des chambres en stock… ;
  • 1 033 €, c’est prix moyen pratiqué pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, contre 317 € pour celle du 12 au 13 juillet, soit une hausse de 226 % ;
  • 30 % des hôtels proposant des chambres exigeaient que l’on réserve au moins 2 nuitées (cela pouvait monter jusqu’à 5 !). De fait, dans cette configuration, la nuit passe à 391 € en moyenne. Le nombre moyen de nuitées imposées s’élevait à 3,4, soit un séjour moyen à 2 947 € (867 € la nuit en moyenne).

Lors du championnat d’Europe de 2016 et de la Coupe du monde de football de 1998, qui se sont déroulés dans plusieurs villes de France, Que Choisir a déjà épinglé les hôtels qui avaient profité de l’occasion pour fortement augmenter leurs prix. Les hausses étaient cependant restées « plus raisonnables ».

Deux cas emblématiques

Sur les 80 hôtels sélectionnés de manière aléatoire pour cette enquête, deux se distinguent particulièrement pour leurs tarifs donnés pour la nuit du 26 au 27 juillet. :

  • L’hôtel de l’Empereur by Malone (3 étoiles) propose une chambre double à 2 083 €, contre 304 € pour celle du 12 au 13 juillet, soit une hausse de 585 % ! ;
  • L’hôtel Villa Marquis Meliá collection (5 étoiles) oblige à réserver 4 nuitées, facturées 8 380 €, soit la nuit à 2 095 €.
27 décembre 2023

Alimentation – Pour la santé, mieux vaut manger tôt

Un même repas n’aurait pas le même effet sur la santé selon l’heure à laquelle il est pris, suggère une étude menée sur plus de 100 000 français.

Pour la santé, mieux vaut souper à l’heure anglaise que de dîner à l’heure espagnole. Voilà ce que suggère une étude franco-espagnole (1) menée sur plus de 100 000 adultes français, dont les habitudes alimentaires et l’état de santé ont été suivis pendant environ 7 ans.

Les participants qui prenaient leur premier repas après 9 h étaient 6 % plus nombreux à développer une maladie cardiovasculaire que les personnes petit-déjeunant avant 8 h, et ceux prenant leur dernier repas après 20 h développaient 28 % plus souvent des maladies cérébrovasculaires (AVC, en particulier) que ceux dînant avant 19 h. Précisons qu’avant de calculer ces différences de risque, les auteurs de l’étude se sont assurés, autant que faire se peut, que les différentes populations étaient comparables sur le plan des autres facteurs de risque cardiovasculaire (équilibre alimentaire, poids, consommation de tabac…).

Comment expliquer un tel résultat ? Les auteurs évoquent comme cause principale l’horloge biologique de nos organismes, appelée horloge « circadienne », qui fait que notre corps ne réagit pas de la même manière à l’ingestion d’un aliment à toutes les heures de la journée. Par exemple, « la sensibilité à l’insuline et à des concentrations élevées en glucose est plus élevée tôt le matin, et diminue tout au long de la journée », peut-on lire dans l’étude.

Ces résultats sont certes encore loin de prouver de manière définitive les bienfaits de repas pris plus tôt dans la journée. Mais ils sont confortés par plusieurs autres études, publiées ces dernières années, et allant dans le même sens, en particulier en ce qui concerne les bienfaits d’un dîner précoce. Une raison de plus, donc, de ne pas rouvrir le réfrigérateur après le film du soir.

(1) Palomar-Cros, A., Andreeva, V.A., Fezeu, L.K. et al., “Dietary circadian rhythms and cardiovascular disease risk in the prospective NutriNet-Santé cohort”, Nature Communications (2023).

26 décembre 2023

Cadeaux de Noël – Échange sous conditions

Le livre qu’on vous a offert ne vous plaît pas ? Le pull angora apporté par le Père Noël est trop grand ? Les commerçants proposent souvent d’échanger voire de rembourser les cadeaux. Quant aux achats sur Internet, la législation est très claire et favorable aux consommateurs en cas de rétractation. Mais certaines conditions sont à respecter.

Achat en magasin

Mieux vaut éviter de se tromper de cadeau car, une fois l’article acheté, rien n’oblige un commerçant à le reprendre. Néanmoins, nombreux sont ceux qui proposent cette solution à titre commercial. Dans ce cas, il est possible d’échanger voire de se faire rembourser un article qui ne plaît pas ou qui a été reçu en double, à condition de l’accompagner du ticket de caisse ou de la facture.

Achat à distance

En cas d’achat à distance (par Internet, par téléphone ou par correspondance), la législation diffère. L’acheteur dispose de 14 jours à partir de la réception de l’article ou de la conclusion du contrat de service pour se rétracter, soit en utilisant le formulaire type qu’a dû lui transmettre le professionnel, soit par tout autre moyen lui permettant de prouver qu’il a bien cherché à se rétracter (par courrier recommandé, de préférence). Il dispose ensuite de 14 jours supplémentaires pour retourner à ses frais le produit dans son emballage d’origine. Les vêtements et les appareils peuvent avoir été essayés, mais les CD, DVD, jeux vidéo et logiciels doivent être retournés scellés dans leur emballage d’origine. Les voyages, la nourriture ou encore les objets ayant fait l’objet d’une personnalisation ne peuvent pas non plus être rendus.

Le commerçant a 14 jours à partir du moment où il a été informé de la demande de rétractation pour procéder au remboursement des sommes versées, frais de livraison compris. Toutefois, il est en droit, lorsqu’il s’agit d’un bien, de procéder au remboursement après avoir récupéré le colis ou reçu une preuve d’expédition.

Article non conforme

Le principe change lorsque l’article reçu ne correspond pas à celui qui était commandé ou présente un défaut. Il est alors possible de le rapporter dans le magasin d’achat ou de le retourner au cybermarchand (en respectant scrupuleusement les règles précisées dans les conditions générales de vente) pour qu’il soit réparé ou remplacé par un article équivalent.

Si le délai de retour est dépassé, si vous ne pouvez pas vous procurer la facture ou si, tout simplement, vous n’osez pas avouer que le cadeau ne vous plaît pas, il est toujours possible de le revendre, notamment par le biais d’Internet.

Jouet en panne

Il faut rapporter l’objet dans le magasin d’achat avec le ticket de caisse pour qu’il soit réparé ou échangé contre son équivalent. Exiger l’échange du jouet défaillant est parfois difficile. Dès le lendemain de Noël, les grandes surfaces ou les grands magasins n’ont souvent plus de stock. Et ils rechignent à passer une nouvelle commande. Mieux vaut alors ­demander le remboursement de l’article pour essayer de le trouver ailleurs, plutôt que d’obtenir un avoir sur l’achat d’un produit différent.

Retard de livraison

Le cadeau commandé n’est pas arrivé ou a été livré trop tard. Utilisez notre outil interactif pour connaître vos droits afin de réagir au mieux selon votre situation personnelle.

26 décembre 2023

Voiture – Quand le garagiste refuse de réparer

Un garagiste n’a pas le droit de refuser de prendre en charge une voiture tombée en panne. Sauf s’il oppose un motif légitime. Mais la définition du motif légitime est sujette à interprétation, comme en a fait les frais la conductrice d’une Volkswagen Polo.

Depuis presque 6 ans, Cathy est satisfaite de sa Polo 1.0 TSI 115 ch et l’utilise quasiment au quotidien. Sauf ce mardi soir de décembre où la voiture toussote méchamment avant de s’arrêter, tout en dégageant une très forte odeur d’essence. Impossible de redémarrer et les émanations de carburant inquiètent la propriétaire. S’en suit l’appel à l’assurance puis l’organisation du remorquage de la citadine vers le garage Dacy Motors de Pierrelaye (95). Vu l’heure tardive, l’opération aura lieu le lendemain et sera suivie d’un appel téléphonique au chef d’atelier. Cathy lui détaille son histoire, et précise que sa voiture est, depuis deux ans, équipée d’un système d’alimentation E85. Une transformation réalisée dans les règles de l’art par la société Flexfuel Energy Development : l’entreprise est certifiée, le système homologué et le certificat d’immatriculation stipule clairement le changement de carburant. La transformation est donc bel et bien officielle et légale.

Sauf que deux jours plus tard, le ton du chef d’atelier change et ce dernier indique à l’automobiliste que « nous n’interviendrons pas sur votre voiture car elle utilise de l’E85 ». Et de lui intimer « de venir récupérer sa voiture au plus vite ». Une requête réitérée le lendemain, sans aucune compassion. Venir chercher une voiture qui ne roule pas est en effet compliqué. C’est d’autant plus surprenant qu’aucune raison n’est invoquée. On sait très bien que les constructeurs désengagent l’application de leur garantie sur tous les composants liés à l’alimentation en carburant en cas de montage d’un boîtier E85 (comme pour le GPL d’ailleurs), mais il n’a jamais été évoqué, ni demandé, une prise en charge de la part de la concession ni même de Volkswagen. Cathy n’a même pas pu obtenir un diagnostic, encore moins un devis de réparation. Simplement une fin de non-recevoir du concessionnaire, sans ménagement, ce dernier s’autorisant une certaine liberté avec l’article L. 121-11 du Code de la consommation qui précise qu’il « est interdit de refuser à un consommateur la vente d’un produit ou la prestation d’un service, sauf motif légitime ».

La conductrice se tourne vers l’installateur du boîtier E85

Est-ce que le refus d’intervenir sur un véhicule équipé pour fonctionner à l’E85 peut être considéré comme un « motif légitime » ? Là est toute la question. Et la réponse n’est pas évidente car le motif légitime n’est pas défini par le Code de la consommation. Il peut résulter de diverses circonstances : l’indisponibilité du produit ou du service, le caractère anormal de la demande du consommateur… Le caractère légitime est donc, en pratique, tranché par les tribunaux. Une solution extrême à laquelle Cathy n’a pas souhaité recourir. Il est donc décidé de prendre contact avec la société qui a réalisé l’installation. Bien lui en a pris, cette dernière, après étude des symptômes décrits au téléphone, décide de gérer la situation. Déjà au bout du fil, une première hypothèse est lâchée : les injecteurs seraient en cause, laissant apparaître un début d’explication du refus de Dacy Motors de s’occuper de la voiture. Le garage a peut-être eu peur de devoir mettre la main à la poche, un rappel ayant été diligenté pour un défaut des injecteurs (lire l’encadré). Après l’intervention de Flexfuel Energy Development, le diagnostic est confirmé et la voiture réparée. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre et la Polo tourne normalement.

En conclusion, lorsqu’une voiture est équipée d’un boîtier E85, la meilleure solution est de se rapprocher directement de l’installateur afin de rechercher la panne sur le véhicule, soit lui-même soit en vous adressant à un réparateur partenaire. Et ce, qu’elle soit liée ou non au boîtier. De façon générale, en cas de panne ou d’entretien d’un véhicule, et même lorsque ce dernier est toujours sous la garantie constructeur, il n’est pas indispensable de se rendre chez un garage de la marque pour réaliser l’intervention : c’est la liberté de choix de son réparateur. En effet, il existe de nombreuses enseignes indépendantes et respectueuses des préconisations du constructeur. Elles sont souvent moins coûteuses et peuvent réparer ou entretenir le véhicule tout en préservant la garantie constructeur.

Un problème connu

Le problème d’injecteur sur la Polo est bien connu du groupe Volkswagen. Pour preuve, le constructeur a initié un rappel en juillet 2020 (code 24FO) pour les Caddy, Golf, Golf Sportsvan, Passat, Polo, Sharan, Touran, T-Cross, T-Roc et Up! fabriquées entre 2018 et 2020. Dans le groupe ce sont aussi les Seat Arona, Ateca, Ibiza, Leon et Tolède (code 24FP) et les Skoda Fabia, Kamiq, Karoq, Octavia, Rapid et Scala qui sont concernés (code 24CF). Raison de la mesure : un injecteur défectueux avec un « taux de fuite trop élevé ».

23 décembre 2023

Procès du Mediator – Condamné lourdement en appel, Servier se pourvoit en cassation

En appel, les laboratoires Servier ont été condamnés à rembourser 415 millions d’euros à l’assurance maladie et aux complémentaires santé. Ils ont annoncé se pourvoir en cassation.

La réaction des laboratoires Servier n’aura pas traîné. Frappés au porte-monnaie par le jugement en appel rendu mercredi dans l’affaire Mediator, ils ont aussitôt indiqué se pourvoir en cassation. C’est que cette fois, en plus de confirmer leur condamnation pour tromperie aggravée, blessures et homicides involontaires, les juges ont estimé constituée l’infraction d’escroquerie à l’endroit de l’assurance maladie et des complémentaires santé. L’autorisation de mise sur le marché (AMM) et, partant, la prise en charge du Mediator, ayant été obtenue sur la base d’informations de sécurité délibérément tronquées, elle a entraîné des dépenses indues, qu’il faut rembourser. La facture est salée : Servier doit sortir 415 millions d’euros. De loin la somme la plus élevée prévue par la décision : l’amende infligée pour tromperie aggravée, blessures involontaires et homicides involontaires est plus lourde que celle fixée à l’issue du 1er procès, mais elle plafonne à 9 millions d’euros, quand le parquet avait requis 13,5 millions d’euros. Le jugement ne prévoit pas non plus la confiscation des 182 millions d’euros de bénéfices du Mediator, car elle compromettrait l’avenir de l’entreprise.

Valvulopathies cardiaques gravissimes

Le Mediator (benfluorex) avait été retiré du marché en 2009, après plus de 30 ans de commercialisation, en raison des hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP), et surtout des valvulopathies cardiaques gravissimes qu’il a généré chez une bonne part des personnes traitées. Des complications mises au jour grâce à la pneumologue brestoise Irène Frachon, sans qui le médicament serait peut-être encore disponible.

Piètre antidiabétique essentiellement prescrit comme coupe-faim, le Mediator se dégradait dans l’organisme en norfenfluramine, un métabolite toxique, tout comme l’Isoméride ou le Pondéral, sortis pour cette raison du marché dans les années 1990. Le Mediator en a réchappé à l’époque, grâce aux stratégies d’influence des laboratoires Servier et aux manquements coupables de l’autorité de régulation, l’Afssaps à ce moment-là. Celle-ci a été condamnée en 1re instance et n’avait pas fait appel.

Avec le pourvoi en cassation, le feuilleton judiciaire du Mediator est loin d’être terminé. D’autant qu’un second procès pénal est d’ores et déjà annoncé, de nouvelles victimes s’étant signalées auprès du pôle santé du tribunal judiciaire de Paris.

22 décembre 2023

Pouvoir d’achat (décembre 2023) – Les prix se stabilisent sur 1 mois

Sur 1 an, les prix augmentent, certes un peu moins vite, mais l’inflation annuelle est encore de 5,3 %. L’alimentation et l’énergie restent les deux postes les plus haussiers par rapport à 2022 et surtout 2021, mais ils se stabilisent par rapport au mois dernier. Répit durable ou simple trêve des confiseurs ?

Pour ce dernier mois de l’année 2023, les prix se calment enfin. D’après nos relevés, ils sont stables par rapport à novembre 2023. Pour autant, ils restent très supérieurs aux niveaux de 2022 : l’inflation annuelle globale est encore de 5,3 % par rapport à décembre 2022.

L’alimentaire reste inflationniste, à +9 % sur 1 an et +24 % sur 2 ans. L’hygiène-beauté n’affiche que +5 % sur 1 an mais +16 % sur 2 ans, tandis que les produits d’entretien et de nettoyage augmentent encore de 6 % sur 1 an et de 20 % sur 2 ans. Mais c’est l’électricité qui enregistre la plus forte hausse avec 27 %.

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Surtout, il faut s’attendre à un probable rebond en janvier. En effet, les fabricants de produits de consommation courante demandent des hausses aux enseignes de la grande distribution (1), afin de couvrir l’accroissement de leurs charges (coûts élevés de l’énergie,  des emballages et de certaines matières premières, hausses des salaires, etc.) et les investissements liés à la transition environnementale (usines plus économes, développement de l’énergie renouvelable, etc.). Espérer des baisses durables dans les rayons des supermarchés pour la nouvelle année est donc illusoire, même si les prix se sont stabilisés depuis le mois de mai dernier. Et les opérations promotionnelles des enseignes sur certains produits ne compensent pas la hausse globale des étiquettes. Quant au trimestre anti-inflation, lancé avec force communication par le gouvernement en mai dernier, il s’est éteint sans tambour ni trompette, faute d’avoir montré une réelle efficacité.

Nouvelles hausses à venir

Par ailleurs, des hausses conséquentes des tarifs de l’électricité sont à attendre en début et en milieu d’année prochaine. Les primes d’assurances habitation (du fait de l’augmentation des sinistres liés au changement climatique), auto (hausse du prix des pièces) et santé (hausses des tarifs et des dépenses, déremboursements) devraient grimper début 2024. Les abonnements numériques (mobiles, Internet, TV) accusent quant à eux une inflation de 7 % sur 1 an.

D’après les données de l’Insee, cette inflation pèse sensiblement sur les dépenses des ménages, qui achètent moins en volume. Cette dégradation laisse craindre un impact sur l’emploi, donc sur la santé de l’économie à moyen terme.

Chère parenthèse de Noël

Contraints par leur portefeuille, les consommateurs devront peut-être faire des arbitrages pour les fêtes de fin d’année, alors que les produits festifs subissent eux aussi l’inflation, à l’instar des champagnes, des chocolats de Noël et des autres produits du réveillon. Mais nos conseils vous aideront à mieux choisir :

Méthodologie

Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.

Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.

Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2023) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2022). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).

(1) Les négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs sont en cours, et devraient se conclure fin janvier.

22 décembre 2023

Thermostat connecté – Une aide pour s’équiper

Depuis le 1er décembre 2023 et jusqu’à la fin 2024, une aide financière peut être accordée aux foyers faisant installer chez eux un système de gestion de la température pièce par pièce.

En installant chez vous un système connecté de régulation de la température, vous ferez des économies de chauffage. Toutefois, ce type d’équipement est assez cher à l’achat. Alors, pour inciter les Français à s’équiper et ainsi réduire leurs factures d’énergie, le ministère de la Transition écologique propose une aide financière ouverte à tous et sans conditions de ressources.

L’équipement concerné

Pour bénéficier de ce « Coup de pouce pilotage connecté du chauffage pièce par pièce », il faut installer chez soi un thermostat connecté, mais aussi des systèmes de gestion de la température des radiateurs, qu’il s’agisse de têtes thermostatiques (pour les chauffages à eau) ou de régulateurs électroniques (pour les chauffages électriques).

Qui peut y prétendre ?

Cette aide s’adresse aussi bien aux propriétaires qu’aux locataires, quel que soit leur niveau de ressources. Seuls impératifs : que la construction du logement ait été achevée depuis plus de 2 ans, que le système de chauffage soit individuel et que l’installation soit réalisée par un professionnel. Elle est cumulable avec MaPrimeRénov’ et l’éco-prêt à taux zéro.

Quel montant ?

Il varie selon la surface chauffée, de 260 € pour moins de 35 m2 jusqu’à 624 € pour plus de 130 m2. Le prix d’une installation de ce genre varie selon le matériel choisi et le nombre de radiateurs à équiper, mais il peut rapidement dépasser les 1 000 €. L’aide pourra vous être adressée directement ou être déduite de la facture finale.

Comment procéder

Pour en bénéficier, il faut obligatoirement passer par un installateur agréé (1) car la mise en place de ce type d’équipement n’est pas simple. Il faut, dans certains cas, raccorder un relais à la chaudière, purger l’eau du réseau de chauffage, réaliser des branchements électriques…

Les bénéfices

Avec ces appareils, vous pourrez affiner la température de votre logement et la contrôler à distance. Vous pourrez par exemple régler la température de chaque pièce, déclencher ou stopper le chauffage et même programmer des plages de chauffe facilement, depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur. En fonction du modèle choisi, vous aurez aussi accès à des fonctionnalités plus poussées, comme la détection de présence des habitants, l’arrêt du chauffage en cas de détection de fenêtre ouverte, l’anticipation de la chauffe, etc. Si ces équipements permettent de faire de réelles économies de chauffage, celles-ci risquent d’être limitées si vous avez déjà l’habitude de moduler la température de votre logement en fonction de la présence ou non de personnes à l’intérieur.

21 décembre 2023

Banque en ligne – Boursorama améliore l’information sur le plafonnement des remises de chèques

Suite à l’intervention de l’UFC-Que Choisir, Boursorama a complété l’information de ses clients concernant les remises de chèques. La somme reste limitée à 250 € par mois.

Boursorama a adopté une politique très restrictive dans ce domaine. Elle plafonne en effet à 250 € sur 30 jours glissants le montant pouvant être déposé en chèque par ses clients. L’établissement qui se présente actuellement, dans une campagne publicitaire, comme « la banque en ligne la moins chère pour la 16e année », fait la chasse à un certain nombre de charges, notamment celles liées aux manipulations de monnaie sous forme fiduciaire… Les chèques, en particulier, qui reviennent bien plus cher aux établissements de paiement que les transactions numériques, sont devenus pour cette occasion l’une des bêtes noires des banquiers. Mais Boursorama ne faisait pas apparaître de façon claire cette restriction.

Un plafonnement contestable

C’est à la suite d’une mise en demeure de l’UFC-Que Choisir en juin 2023 que Boursorama a accepté d’améliorer son information. La mention du plafonnement apparaît désormais de façon explicite sur les documents suivants : la brochure tarifaire, les pages Internet, les documents relatifs à la procédure de remise de chèques et enfin les conditions générales. Un minimum pour savoir à quels services bancaires de base a accès un client avant d’ouvrir un compte.

L’UFC-Que Choisir regrette néanmoins l’interprétation qui est faite par Boursorama du Code de la consommation concernant la remise de chèque. L’article L. 131-31 indique en effet clairement : « Le chèque est payable à vue. Toute mention contraire est réputée non écrite. Le chèque présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission est payable le jour de sa présentation. » Ce principe, comme le rappelle Mélanie Saldanha, juriste à l’UFC-Que Choisir, « ne semble guère ouvrir la porte à de possibles exceptions ». Ce n’est pourtant pas ce que fait Boursorama en prétextant que « le mot « mention » utilisé dans cet article vise toute inscription qui serait portée sur le titre lui-même et qui aurait pour effet d’affecter son paiement à vue » !

20 décembre 2023