UFC QUE CHOISIR DE LA HAUTE VIENNE

Vin – Un effort de transparence sur les ingrédients

Les bouteilles produites à partir du 8 décembre 2023 devront afficher la liste de leurs ingrédients et un tableau nutritionnel. Un nouvel étiquetage qui ne plaît pas à tous.

Faire évoluer une réglementation implique souvent un bras de fer entre acteurs de terrain et législateur. Les nouvelles directives européennes « relatives à l’indication et à la désignation des ingrédients pour les produits de la vigne », qui entrent en vigueur ce 8 décembre, l’illustrent bien. Elles prévoient l’affichage, sur les bouteilles de vin, d’une information nutritionnelle (nombre de calories, teneur en sucre…) et de la liste des composants. Cette dernière inclut bien sûr le raisin, éventuellement la liqueur de tirage, mais également les additifs et leur rôle (gaz d’emballage, conservateurs, anti­oxydants, régulateurs d’acidité, agents stabilisateurs…). A priori, ce règlement n’a rien de révolutionnaire et ressemble à celui des autres denrées alimentaires. Pourtant, plusieurs années de tractations ont été nécessaires pour que le texte aboutisse. Il a fallu définir ce qu’était un ingrédient (les auxiliaires technologiques ne sont finalement pas concernés, sauf s’il s’agit d’allergènes), élaborer la méthode de calcul de la valeur énergétique du vin ou dire quelles productions étaient ciblées.

« J’ai arrêté de lire les e-mails que je reçois à ce sujet, car les informations changent tous les trois jours », soupirait, début octobre, une responsable de cave coopérative de vinification. « Il est vrai que le flou a perduré longtemps, à cause d’arbitrages qui n’étaient pas rendus, notamment sur les bouteilles concernées », confirme Jean-Marie Fabre, président de la Fédération nationale des vignerons indépendants. Alors que le texte original visait tous les vins produits mais non étiquetés avant le 8 décembre 2023 – ce qui incluait les cuvées en cours de vieillissement –, il a été décidé, au cours de l’été, que seuls ceux fabriqués après cette date y seront soumis. Pas de panique, donc, si vous ne voyez pas encore toutes ces mentions en rayon.

Un produit à part ?

Plusieurs viticulteurs nous ont fait part de leur mécontentement. « Le vin est une tradition française, pas du hachis Parmentier », a lâché l’un d’eux. Cependant, cette grogne est récusée par les représentants de la filière. « Aucun de nos membres ne considère que cette obligation vient jeter l’opprobre sur la profession, car ils n’ont rien à cacher », assure Jean-Marie Fabre. Selon lui, « cette transparence, loin d’être une contrainte, constitue une opportunité. Les consommateurs seront en mesure de comparer le vin à d’autres boissons, ce qui pourrait être à notre avantage. »

Jacques Carroget, président du Syndicat de défense des vins naturels, est, lui aussi, satisfait de cette évolution. Et pour cause : « Chez nos adhérents, ce sera simple. Puisqu’ils n’ajoutent rien à leurs cuvées, ils indiqueront juste “ingrédients : raisin” sur leurs étiquettes. » Il compare les vignerons qui renâclent à ceux qui mettaient des bâtons dans les roues du vin bio il y a une quinzaine d’années. Or, « tout ce qui permet à la filière d’aller de l’avant est positif ».

Reste que, selon nos informations, cette législation a été négociée par le lobby du vin, avec pour objectif qu’il soit ensuite exempté du nouvel étiquetage plus sévère que Bruxelles doit présenter dans le cadre de la révision du règlement Inco (Information aux consommateurs en matière d’alimentation). La transparence, oui, mais avec modération !

Le QR code autorisé

Les vignerons ont obtenu l’autorisation de mettre la liste des ingrédients sur une page internet accessible via un QR code apposé sur l’étiquette. L’information n’est donc pas immédiatement visible. Les autorités avancent des contraintes techniques : le vin étant un produit qui évolue avec le temps, la décision d’ajouter certains composants et additifs est possible au dernier moment, alors que les étiquettes sont imprimées. Deux vins d’une même cuve peuvent aussi varier à la marge, ce qui rend difficile l’étiquetage des ingrédients directement sur les bouteilles.

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En scannant un QR code, vous accéderez à une étiquette électronique.
30 novembre 2023

Vols de véhicules – Tous les indicateurs à la hausse

Le groupement d’intérêt économique (GIE) Argos, qui réunit la plupart des assureurs français, vient de publier son étude sur les vols de véhicules en 2022. Si la tendance est à la recrudescence des larcins, Argos avance aussi des chiffres de véhicules retrouvés en nette augmentation.

Le nombre des véhicules volés qui ont retrouvé leur propriétaire a progressé de 11 % en 2022, selon le GIE Argos. Un moindre mal, sachant que le groupement a enregistré une hausse de 9,3 % des vols de véhicules parmi ses adhérents. Il faut en effet savoir que 65 673 vols ont été pris en compte par Argos l’an dernier, alors que le bilan national, publié par les forces de l’ordre au printemps dernier, a fait état de 133 800 véhicules dérobés. Tous les véhicules volés ne sont en effet pas assurés contre le vol ni gravés. Seuls ceux dont les vitres ont un numéro indélébile sont recherchés par Argos.

Ce sont ainsi 38,7 % des véhicules déclarés volés auprès d’Argos qui ont été retrouvés l’an dernier, contre 38,1 % en 2021. Le taux de voitures récupérées a atteint 45,1 % (44,5 % en 2021) tandis que pour les deux-roues, 31,5 % des engins volés ont finalement été retrouvés, ce qui constitue une progression de 1,3 % sur un an. Les camions, qui figurent toujours parmi les engins les plus faiblement retrouvés (11,5 % seulement), ont vu leur taux de découverte se dégrader très légèrement l’an passé, au contraire des outils de terrassement et autres engins de chantier (15,1 %). Argos signale que 30 % des véhicules retrouvés le sont dans la semaine qui suit la déclaration de vol, et 90 % dans les six mois suivants. Le GIE publie même une intéressante courbe de saisonnalité des vols : les mois de mars, mai et septembre 2022 ont été particulièrement favorables aux vols de véhicules en général. Mais il faut aussi noter que les vols de deux-roues ont eu tendance à se raréfier en hiver !

Les Clio et 3008 très prisées

Le compte-rendu d’Argos permet aussi de s’apercevoir que les voleurs ne ciblent pas forcément les véhicules les plus récents et onéreux. L’âge moyen des voitures volées a atteint 9,1 ans en 2022 contre 8,6 ans en 2021. Les deux-roues dérobés avaient 5,9 ans en moyenne l’an passé tandis que pour les camions volés, la décennie a été largement franchie : 11,1 ans en moyenne.

Le classement des modèles les plus prisés des malfrats met en lumière le fait que ce sont les voitures les plus banales qui sont majoritairement visées. La Renault Clio 4 figure en haut du palmarès des larcins, avec 2 407 déclarations de vols en 2022. Suivent ensuite la Peugeot 3008 (1 157 vols) et la Peugeot 208, avec 1 115 déclarations enregistrées l’an passé. Parmi le top 15 publié par Argos ne figure pas le moindre véhicule allemand : à l’exception de la Toyota Rav 4 (8e rang des plus volés) et de la Fiat 500 (13e rang), tous relèvent sont de marque française. Toutefois, le classement des voitures les plus fréquemment volées (par rapport à leur nombre en circulation) diffère totalement. Le top 3 préféré des voleurs est constitué de la Toyota Rav 4, de la Lexus NX et de l’Audi A3. La Toyota C-HR figurant en cinquième position de ce classement, il y a fait trois produits Toyota-Lexus parmi le top 10 des voitures préférées des voleurs.

L’analyse géographique des vols publiée par Argos ne diffère guère de celle des forces de l’ordre. Le département des Bouches-du-Rhône demeure champion des vols en 2022 (9 149 occurrences), devant le Nord (5 510) et Paris (5 404). Tous les départements franciliens figurent dans le top 12 des territoires où les véhicules sont le plus régulièrement dérobés. À l’autre bout du spectre, la Creuse, la Lozère et le Cantal comptent parmi les départements les moins touchés par les vols de véhicules.

29 novembre 2023

Calendriers de l’avent – Lequel choisir ?

Quantité de sucre, d’acides gras saturés, d’emballages plastiques, d’additifs, ou encore origine du chocolat et diversité des confiseries… nous avons passé au peigne fin 17 calendriers de l’avent disponibles en grande distribution, chez les discounters et en magasins bio, afin de vous aider à choisir.

Seulement un mois après Halloween, revoici déjà, pour l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, une occasion de vendre aux parents des quantités astronomiques de sucreries avec le traditionnel calendrier de l’avent. Toutes les grandes marques de confiseries proposent le leur, et chacune rivalise dans la démesure, avec des emballages toujours plus grands et des quantités de confiseries toujours plus importantes. Mais qu’en est-il de la qualité ? Certaines marques font-elles un effort sur la naturalité de leur recette ou encore la durabilité de leurs chocolats ? Pour le savoir, nous avons passé au crible 17 calendriers de l’avent disponibles en grande distribution, chez les discounters et en magasins bio. Kinder, Lindt, Milka, M&Ms… nous avons pesé leurs emballages, scruté leurs additifs, analysé leurs labels éventuels… Le seul critère important sur lequel nous avons préféré ne pas nous prononcer demeure le goût. Car sur ce plan, chaque enfant aura probablement un avis différent.

1er : Rosen Garten, environ 10,70 euros en magasins bio

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 Points forts  labellisation bio, boîte plutôt jolie, quantité de sucre raisonnable, composition irréprochable et emballage léger

 Point faible  absence de certification indépendante de la promesse de « cacao issu du commerce équitable »

2e : Saveurs & Nature vegan, environ 10 euros en magasins bio

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 Points forts  présence d’un quizz sur le chocolat dans chaque case, certifications bio et commerce équitable (Max Havelaar) et liste d’ingrédients correcte

 Point faible  la boîte pourrait être plus jolie

3e : Belledonne, environ 22,70 € en magasins bio

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 Points forts  belle variété de chocolats (6 goûts et formes différentes), certifications bio et commerce équitable (Biopartenaire), liste d’ingrédients irréprochable

 Point faible  prix

4e : Miraculous, environ 3,45 € chez Carrefour

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 Points forts  prix très bas, un masque Miraculous en carton en cadeau, liste d’ingrédients correcte, emballage léger

 Point faible  pas de certification bio ou commerce équitable

5e : Baby Shark, environ 1,31 € chez Intermarché et Cora

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 Points forts  prix très bas, certification environnementale Rainforest Alliance et emballage léger

 Point faible  ingrédients indésirables (notamment l’additif alimentaire E476)

6e : Esprit de fête, environ 0,99 € chez Carrefour

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 Points forts  prix défiant toute concurrence, emballage léger, effort sur l’esthétique de la boîte

 Points faibles  ingrédients indésirables (notamment l’additif alimentaire E476), pas d’engagements environnementaux ou de commerce équitable

7e : LOL Surprise, environ 1,69 € chez Lidl

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 Points forts  prix très bas, emballage léger

 Points faibles  ingrédients indésirables (notamment l’additif alimentaire E476), pas d’engagements environnementaux ou de commerce équitable

8e : Lindt, environ 9,77 € en grandes surfaces

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 Points forts  boîte plutôt jolie, très grande diversité de chocolats

 Points faibles  ingrédients indésirables, pas de certification indépendante des promesses de durabilité, beaucoup de plastique

9e : Galak, environ 10,55 € en grandes surfaces

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 Point fort  certification environnementale Rainforest Alliance

 Points faibles  un seul goût (chocolat blanc), tous les chocolats sont rangés dans des sachets en plastique individuels peu appétissants

10e : Toblerone, environ 8,99 € en grandes surfaces

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 Point fort  jolie boîte

 Points faibles  pas de certification indépendante des promesses de durabilité, l’emballage contient trop de plastique

11e : Ferrero, environ 13,90 € en grandes surfaces

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 Point fort  très peu de plastique (emballage principalement cartonné)

 Points faibles  ingrédients indésirables, pas d’engagements de durabilité, emballage cartonné imposant

12e : Haribo, environ 8,04 € en grandes surfaces

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 Point fort  grande diversité de bonbons

 Points faibles  nombreux ingrédients indésirables, très grande quantité de sucre et de plastique

13e : Milka, environ 12,90 € en grandes surfaces

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 Points forts  jolie boîte, grande variété de chocolats

 Points faibles  ingrédients indésirables, pas de certification indépendante des promesses de durabilité, importante quantité de sucre et de plastique

14e : Celebrations, environ 6,38 € en grandes surfaces

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 Points forts  effort sur l’esthétique de la boîte, grande diversité de confiseries

 Points faibles  pas d’engagements de durabilité, nombreux ingrédients indésirables (notamment les additifs alimentaires E471 et E341), quantité de sucre importante

15e : Chupa Chups, environ 12,99 € en grandes surfaces

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 Point fort  grande diversité de confiseries

 Points faibles  nombreux ingrédients indésirables (notamment les additifs alimentaires E473 et E120), quantité de sucre importante et très grande quantité de plastique

16e : M&Ms, environ 11,50 € en grandes surfaces

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 Point fort  effort sur l’esthétique de la boîte

 Points faibles  pas d’engagements de durabilité, nombreux ingrédients indésirables (notamment l’additif alimentaire E120), très grande quantité de sucre et de plastique

17e : Kinder, environ 12 € en grandes surfaces

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 Point fort  boîte ludique (chaque case est constituée d’une pièce d’un puzzle)

 Points faibles  pas d’engagements de durabilité, nombreux ingrédients indésirables, très grandes quantités d’acides gras saturés, de sucre et de plastique

Faites-le vous-même !

Faire son calendrier de l’avent soi-même ne présente que des avantages : non seulement cela permet de réutiliser les mêmes emballages chaque année, mais cela permet aussi d’acheter, pour le même prix, des produits de meilleure qualité, et de varier bien plus les surprises chaque jour, tout en les adaptant au goût de ses enfants. De nombreux sachets ou boîtes numérotés à garnir soi-même sont disponibles dans le commerce. Ne reste plus qu’à les remplir chaque année : des biscuits et confiseries faits maison ou achetés en vrac (biscuits, amandes à la cannelle, noisettes au caramel, cubes de noix de coco séchée…), et pourquoi pas, certains jours, des petits cadeaux : billes, barrettes, nœud papillon, entrée à la patinoire, décorations de Noël, gommettes, tatouages, scoubidous, emporte-pièce, graines à planter, craies… Vous n’avez que l’embarras du choix !

Comment nous avons procédé

Les critères que nous avons pris en compte pour établir ce palmarès sont très principalement les quantités d’acides gras saturés et de sucres, le poids des emballages, le taux de plastique et/ou d’aluminium des emballages, la qualité des ingrédients et la présence de labels et certifications de durabilité fiables. Nous avons cependant aussi analysé la diversité des confiseries, le travail sur l’esthétique du calendrier ainsi que sur son caractère ludique, et enfin le prix.

29 novembre 2023

Pouvoir d’achat (novembre 2023) – Inflation, prix : qu’est-ce qui baisse, qu’est-ce qui augmente ?

Selon que les prix sont comparés à ceux du mois précédent, de l’année précédente ou d’avant la guerre en Ukraine, l’inflation est nulle, forte ou très importante. Pour l’alimentation par exemple, elle est nulle, de 10 % ou de 25 % en novembre, selon la période de référence choisie. Décryptage.

Les prix alimentaires se sont stabilisés, certes. Le gouvernement – qui met en avant son volontarisme dans la lutte contre la vie chère – et les distributeurs – qui redoutent que leurs clients « déconsomment », c’est-à-dire achètent moins en volume (lire l’encadré) – ont trouvé la parade pour tenir un discours positif malgré l’inflation persistante : changer de référentiel, et surveiller l’évolution des tarifs d’un mois sur l’autre. Car tout dépend de la période à laquelle on les compare : mensuelle, annuelle, voire bisannuelle. Ainsi, depuis mai dernier, l’inflation mensuelle des produits alimentaires en grande surface tourne autour de zéro, ce qui signifie que les prix se sont stabilisés. De là à dire qu’ils reculent, il y a un pas que les enseignes n’hésitent pas à franchir, en mettant en exergue les quelques références en baisse pour édulcorer la réalité.

Autre pirouette, commenter les évolutions sur une période de quelques semaines, et n’évoquer que les baisses, même infimes ou partielles. Ainsi, le panéliste NielsenIQ s’est focalisé sur les marques nationales, dont « la moitié des produits les plus vendus ont vu leur prix baisser cet été » dans les grandes surfaces. Que cette évolution soit « relativement faible (entre – 0,2 % et – 0,8 % » ne l’empêche pas de conclure que « les promesses sur des baisses de prix semblent avoir été tenues ». Mais quid pour l’autre moitié des produits, et de ceux sous marques de distributeur (30 à 40 % des volumes) ?

+ 25 % en 2 ans

Ces discours entrent en dissonance avec le constat que font les consommateurs jour après jour : ils paient leurs produits en grande surface beaucoup plus cher qu’avant. Quel est cet « avant » ? Changeons de nouveau de référentiel, et comparons maintenant aux tarifs d’il y a 2 ans, avant la forte poussée inflationniste due à la guerre en Ukraine : les prix ont progressé de 25 % entre novembre 2021 et novembre 2023 !

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Sur un an, l’inflation totale est quant à elle encore à la hausse, avec des prix qui ont augmenté de 5,3 % en novembre par rapport à novembre 2022, d’après nos relevés. L’alimentation, le gaz et l’électricité restent les postes les plus inflationnistes, affichant des hausses de tarifs de respectivement 10 %, 11 % et 27 % sur un an. Les services affichent également des augmentations générales, avec des abonnements (mobiles, Internet, offres TV et séries) à + 7 % et des mutuelles/assurances santé à + 5 %.

Accalmie pour les carburants

En revanche, on note une accalmie sur le front des carburants, après la hausse de septembre. C’est une conséquence de la baisse du prix du baril de pétrole sur le marché mondial, et non celle des marges des distributeurs.

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Les Français achètent moins

Face à l’inflation, les ménages se serrent la ceinture, et réduisent les quantités achetées en grandes surfaces. Au cours des 7 premiers mois de l’année, la chute était de 5,7 % selon l’Insee – un recul énorme, alors que la consommation est tendanciellement en hausse du fait d’une population qui croît. Sans surprise, les aliments les plus onéreux sont les plus touchés : les viandes, poissons, fromages, les fruits et légumes frais, ainsi que les filières de qualité (bio, labels).

Méthodologie

Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.
Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.
Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2023) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2022). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).

28 novembre 2023

Logement – Lancement de MaPrimeAdapt’

Vieillir chez soi en toute sécurité est un souhait largement partagé par les retraités, mais pas toujours réalisable. Une nouvelle aide financière baptisée « MaPrimeAdapt’ » va voir le jour l’an prochain. Son objectif ? Prendre en charge une partie des travaux d’amélioration ou d’adaptation à la perte d’autonomie ou au handicap.

Son nom fait écho à MaPrimeRénov’, mais la comparaison devrait s’arrêter là, du moins on l’espère. MaPrimeAdapt’, qui sera lancée à partir du 1er janvier prochain, vise à financer une partie des travaux permettant le maintien à domicile, le plus longtemps possible, soit d’une personne âgée de 70 ans ou plus, soit d’une personne de 60 à 69 ans en situation de perte d’autonomie précoce (GIR compris entre 1 à 6 de la grille AGGIR qui permet notamment de déterminer si la personne peut avoir droit à l’Allocation personnalisée d’autonomie) (1), soit d’une personne en situation de handicap justifiant d’un taux d’incapacité de 50 % minimum ou percevant la prestation de compensation du handicap (PCH). Cette aide remplace notamment l’aide « Habiter facile » de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) et l’aide « Habitat et cadre de vie » du régime général.

Un accompagnement avant les travaux

Pour ne pas reproduire les errements des propriétaires incités à se lancer dans la rénovation énergétique de leur bien, mais laissés, in fine, trop souvent seuls dans le dédale à parcourir pour bénéficier de l’aide MaPrimeRénov’, le nouveau dispositif MaPrimeAdapt’ prend les devants. Dans un premier temps, les travaux d’adaptation seront en effet définis avec un accompagnateur « assistant à maîtrise d’ouvrage » (AMO). Pour cela, la personne âgée ou sa famille devra d’abord se mettre en relation avec France Rénov, en ligne (sur France-renov.gouv.fr) ou par téléphone (au 0808 800 700, appel non surtaxé) et préciser les contours de son projet afin d’obtenir un rendez-vous à domicile. Il sera également possible de solliciter directement cette aide via Monprojet.anah.gouv.fr.

Un panel de travaux relativement large

Entre autres travaux destinés à accompagner la perte d’autonomie ou de mobilité, il y a par exemple l’installation d’un monte-escalier électrique, le remplacement de la baignoire par une douche de plain-pied, l’installation d’une cuisine, d’un lavabo ou de WC adaptés aux personnes à mobilité réduite, ou encore l’élargissement des portes. D’autres travaux moins conséquents entrent également dans ce dispositif : pose de mains courantes ou de barres d’appui (dans un couloir ou dans la salle de bains, par exemple), installation de chemins lumineux, de nez de marches antidérapants, remplacement des revêtements de sol ou mise en place d’une rampe d’accès extérieur notamment.

Une aide allant de 50 % à 70 % du coût des travaux

La prise en charge du coût total des travaux, tels que définis avec l’accompagnateur AMO, sera variable selon les ressources de chacun, de 70 % pour les personnes considérées comme ayant des revenus « très modestes », selon les barèmes qui devraient entrer en vigueur le 1er janvier prochain (voir ci-dessous) et de 50 % pour les personnes considérées comme ayant des revenus « modestes ». Cette prise en charge se fera dans la limite d’un plafond global de 15 000 € de travaux, soit une aide maximale pouvant respectivement aller jusqu’à 10 500 € ou 7 500 €. Autre point important à souligner : MaPrimeAdapt’ s’adresse non seulement aux propriétaires occupants, mais aussi aux locataires. Selon Julie Eugénie, chargée de mission personnes âgées et personnes en situation de handicap auprès de la fédération Soliha, acteur de l’économie sociale et solidaire, « Il faut au préalable obtenir l’accord du bailleur. Mieux vaut effectuer cette demande par une lettre recommandée avec accusé de réception. Le bailleur a deux mois pour répondre. À défaut, son accord sera présumé. »

D’autres aides également mobilisables

L’arrivée de MaPrimeAdapt’ ne doit pas faire oublier les aides ponctuelles et méconnues accordées dans le cadre de l’action sociale de régimes de retraite autres que le régime général. Par exemple, les plus de 75 ans, retraités de l’Agirc-Arrco, peuvent bénéficier gratuitement, et sans condition de ressources, d’un diagnostic intitulé « Bien chez moi » qui vise à repérer d’éventuels facteurs de risques d’accidents domestiques avec l’aide d’un ergothérapeute (plus d’infos au 0 971 090 971, appel non surtaxé). L’an passé, 5 400 personnes ont été concernées. Les professionnels libéraux retraités (hors avocats) peuvent, de leur côté, solliciter le service action sociale de leur section professionnelle : sur analyse de leur dossier, celui-ci peut leur accorder une aide financière (au montant variable) à l’amélioration de leur habitat.

Les futurs barèmes de MaPrimeAdapt’

Nombre de personnes composant le ménage
(Île-de-France)
Revenu fiscal de référence considéré comme
« très modeste » ouvrant droit à une aide allant jusqu’à 70 % du montant des travaux 
Revenu fiscal de référence considéré comme
« modeste » ouvrant droit à une aide allant jusqu’à 50 % du montant des travaux
1 23 541 € 28 657 €
2 34 551 € 42 058 €
3 41 493 € 50 513 €
Nombre de personnes composant le ménage
(hors Île-de-France)
Ressources annuelles considérées
comme « très modestes » 
Ressources annuelles considérées
comme « modestes » 
1 17 009 € 21 805 €
2 24 875 € 31 889 €
3 29 917 € 38 349 €

Source : ministère du Logement, montants applicables à compter du 1er janvier 2024.

1. Les groupes isoressources (GIR) déterminent le degré de dépendance.

28 novembre 2023

BDPA – Rénovation Procès d’une escroquerie à grande échelle

Le procès de BDPA Rénovation et de 16 de ses salariés pour une vaste escroquerie aux travaux de rénovation s’est tenu au tribunal correctionnel de Limoges du 13 au 22 novembre 2023. Les prévenus étaient poursuivis pour escroquerie en bande organisée, pratiques commerciales agressives et trompeuses sur une clientèle âgée et vulnérable. Une affaire hors normes.

Le procès était initialement prévu pour juillet, avant que le nombre de prévenus soit revu à la hausse. Il s’est finalement tenu en ce mois de novembre. Pour les victimes des commerciaux de BDPA Rénovation, cela commence à chaque fois par le démarchage téléphonique d’un call center situé au Maroc, rémunéré entre 40 et 45 € pour chaque rendez-vous obtenu. Les opératrices annoncent la visite d’un organisme de contrôle de l’habitat, mandaté pour remettre une attestation de conformité obligatoire des travaux déjà réalisés dans la maison. Mais une fois à leur domicile, les faux contrôleurs (en réalité des commerciaux) parviennent le plus souvent à faire signer un bon de commande à un prix exorbitant. Certains passent et repassent tant qu’ils n’ont pas vidé toutes les économies de leurs victimes. À titre d’illustration, un couple âgé de Dordogne a été démarché à quatre reprises. Il a signé des bons de commande totalisant… 135 000 €. Une dame sous curatelle en a eu pour 70 779 €.

Et puis il y a aussi l’histoire sordide de ce couple âgé ayant la charge de son fils handicapé. Ils sont démarchés quatre fois en un mois, pour un montant de 55 498 €, soit toutes leurs économies. Comme si ça ne suffisait pas et bien que le commercial les ait mis sur la paille, il leur fait souscrire un crédit à la consommation pour financer un nouveau bon de commande de 33 049 €, en promettant d’embaucher leur fils handicapé. Des cas aussi ignobles, les vidéos projetées à l’audience en regorgent.

Cette escroquerie a duré 4 ans dans les départements de Haute-Vienne, de Dordogne, du Lot, de Gironde, de l’Allier, du Loir-et-Cher et d’Eure-et-Loir, jusqu’à sa liquidation judiciaire début 2023. Dans ses réquisitions, le procureur de la République a assuré que tous les prévenus ont participé aux agissements frauduleux. Tous sont donc accusés d’escroquerie en bande organisée, de pratiques commerciales trompeuses et agressives. Le magistrat a requis des peines allant de 1 à 6 ans de prison ferme, selon le niveau de responsabilité des accusés. Ses réquisitions ont été vivement contestées par les nombreux avocats de la défense. Jugement le 19 janvier 2024, Que Choisir y sera.

26 novembre 2023

Bientôt Noël – C’est le moment d’acheter les jouets !

L’année 2023 ne se distingue pas en matière d’achat de jouets de Noël. Une nouvelle fois, notre étude montre que la fin novembre est le meilleur moment pour profiter de prix compétitifs.

Que Choisir suit l’évolution du prix de 128 jouets depuis 18 mois sur le territoire, dans 6 500 drives. Si nous avons constaté une hausse de 2,3 % sur 1 an en début d’automne, la tendance est à la baisse depuis et elle devient significative : -10 % en moyenne sur notre panel il y a quelques jours. La fin novembre est donc une nouvelle fois le meilleur moment pour acheter les jouets, d’autant que les rayons des jouets de Noël sont bien remplis, leur réapprovisionnement ayant démarré dès l’été.

Attendre le mois de décembre fait courir le risque de payer de plus en plus cher au fur et à mesure que Noël approche. C’est un phénomène que nous relevons tous les ans, il n’y a pas de raison que 2023 échappe à cette inflation de dernière minute. Les catalogues de jouets garantissent leurs prix en général jusqu’aux premiers jours de décembre, entre le 3 et le 6 pour la plupart. Les enseignes ne sont plus tenues par les prix qui y sont affichés ensuite, à l’exception de JouéClub qui maintient ses prix catalogue jusqu’à Noël. C’est un motif supplémentaire de ne pas trop attendre avant de faire ses achats.

N’oubliez pas que les prix sont éminemment variables sur Internet, en particulier sur Amazon, d’un jour à l’autre et même d’un moment à l’autre. En magasin à l’inverse, le catalogue de jouets offre la garantie de payer le prix affiché jusqu’à sa date d’échéance.

26 novembre 2023

Audition- Certains casques TV dépassent la limite de dangerosité

Les casques TV constituent une bonne solution pour profiter d’une meilleure qualité sonore quand on regarde un film, ou bien pour ajuster le volume selon ses besoins sans gêner les autres téléspectateurs. Mais au cours de nos tests de 10 casques de grandes marques du monde de l’audio (Sony, Sennheiser) et de spécialistes de l’audition (CGV, Amplicomms), nous avons constaté que 4 modèles permettaient d’atteindre un volume si élevé qu’il en devenait dangereux pour nos oreilles.

Les casques TV permettent de s’isoler pour regarder n’importe quel programme sur son téléviseur. Ils se distinguent des casques audio classiques par leur technologie de transmission. Au lieu d’une connexion filaire ou Bluetooth au téléviseur, ils communiquent sans fil avec une base, elle-même reliée à l’écran. Les avantages ? Les temps de latence entre l’image et le son sont négligeables et les proches peuvent généralement régler le volume des haut-parleurs de la télé indépendamment.

4 casques TV à éviter

Audition - Certains casques TV dépassent la limite de dangerosité
Sur les 10 casques TV testés, 4 dépassent la limite de 100 décibels. Le danger est réel.

Nous avons sélectionné 10 casques afin d’évaluer leur confort, leur utilisation quotidienne et leur qualité audio. Les résultats de notre test ne sont pas fameux. Surtout, nous déconseillons fortement 4 références :

En cause, le volume maximal que ces casques sont capables de délivrer. Il dépasse allègrement la limite de dangerosité pour la santé auditive : 111 dB pour le Dolfin, 113 dB pour le Geemarc, 115 dB pour l’Amplicomms et 116 dB pour le Humantechnik. C’est beaucoup trop ! Les casques sont habituellement circonscrits à 100 dB et doivent prévenir l’utilisateur dès que le seuil de 85 dB est atteint. La réglementation applicable aux casques TV étant floue, l’UFC-Que Choisir a saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin d’obtenir une clarification.

Attention à votre ouïe !

Interrogés, les constructeurs concernés (quand ils nous ont répondu) avancent que ces équipements sont dédiés à une population malentendante, et qu’ils peuvent donc monter jusqu’à 125 dB. C’est faux ! Rien ne les y autorise. Pire, « de tels volumes sonores risquent d’endommager les oreilles de tout le monde, malentendant ou pas », souligne Jean-Charles Ceccato, vice-président de la Journée nationale de l’audition. Ajoutons que les marques n’indiquent pas toujours clairement le public ciblé par ces casques extrapuissants. Rien ne figure sur la boîte. Il faut souvent se plonger dans le mode d’emploi pour trouver un avertissement comme celui du CGV Dolfin : « Le casque sans fil est destiné en priorité aux personnes malentendantes, il peut fournir un niveau sonore extrêmement élevé. » Brice Jantzem, président du Syndicat national des audioprothésistes (SNA), livre une explication : « Si le fabricant revendique un casque à destination des malentendants, l’appareil devient un dispositif médical aux yeux de la loi, avec les contraintes liées. Seuls certains professionnels auraient le droit de le distribuer, finie la vente libre ! » Si vous êtes appareillé, un émetteur TV adapté à vos prothèses se montrera sans doute plus efficace… et moins dangereux.

Nos conseils

Casque ou stéthoscope Les oreillettes stéthoscopiques sont nettement plus légères, mais ça ne les rend pas confortables. De plus, leur volume maximal est dangereux. Nous les déconseillons.

Branchement Une entrée numérique fournit un son sans interférences, contrairement à une connexion analogique.

Balance Seuls certains casques permettent de régler la balance, c’est-à-dire de dissocier le volume dans les oreilles droite et gauche.

Casques multiples Bon à savoir, la base connectée au téléviseur peut souvent accueillir plusieurs appareils.

Budget Inutile de vous ruiner, le casque le mieux noté coûte 80 €.

Tous nos conseils dans notre guide d’achat des casques TV.

24 novembre 2023

Impôts 2023- Des ajustements sont encore possibles

Il vous reste quelques jours pour corriger votre déclaration de revenus 2022, renouveler l’actualisation de votre taux de prélèvement à la source pour 2024 ou moduler l’avance de réductions d’impôt que vous recevrez en janvier prochain. Les services en ligne dédiés à ces actions fermeront courant décembre.

Vous avez mal rempli votre dernière déclaration de revenus et souhaitez la rectifier ? Vous avez obtenu une baisse de votre taux de prélèvement à la source en 2023 et souhaitez la proroger en 2024 ? Vous allez toucher une avance de réductions d’impôt en janvier prochain et souhaitez ajuster son montant ? Connectez-vous sans tarder à votre espace particulier sur le site des impôts !

Télécorrection : jusqu’au 6 décembre

Même si cela fait bientôt six mois que vous avez renvoyé votre déclaration de revenus 2022 au fisc et si vous avez déjà payé la quasi-totalité de vos impôts 2023, vous pouvez encore la corriger via le service de télécorrection. Réservé aux télédéclarants et aux bénéficiaires de la déclaration « tacite », il vous permet de rectifier vos revenus imposables, vos charges déductibles ainsi que les personnes à votre charge (et votre patrimoine soumis à l’IFI, le cas échéant). Le fisc recalculera vos impôts en tenant compte de vos corrections, puis il vous enverra un avis correctif précisant la somme à vous restituer ou l’impôt supplémentaire à régler (selon la nature de vos corrections).

Dépêchez-vous car ce service fermera le 6 décembre 2023. Passé cette date, vous ne pourrez plus corriger votre déclaration de revenus 2023. Pour faire rectifier vos impôts 2023, vous devrez alors déposer une réclamation auprès des services fiscaux, comme les contribuables qui ont rempli leur déclaration sur papier et qui n’ont pas accès à la télédéclaration.

Bon à savoir. Le délai pour contester vos impôts de 2023 expirera le 31 décembre 2025. Attention, après le 31 décembre 2023, vous ne pourrez plus contester vos impôts de 2021.

Actualisation du prélèvement à la source : jusqu’au 7 décembre

Si vous avez demandé une baisse de taux de prélèvement à la source en 2023, en raison d’une baisse de revenus liée à un départ en retraite par exemple, votre taux actualisé cessera de s’appliquer automatiquement le 31 décembre 2023. Et sans action de votre part, c’est le taux calculé à partir de votre déclaration de revenus 2022 qui prendra le relais à partir du 1er janvier 2024. Si ce taux est trop élevé par rapport aux revenus que vous percevrez l’an prochain, parce que vous avez travaillé une partie de 2023 et que vous ne travaillerez plus du tout en 2024 par exemple, vous pouvez renouveler votre demande de baisse de taux. Il suffit de vous connecter à la rubrique « Prélèvement à la source » de votre espace particulier et de faire une déclaration estimative de vos revenus de 2023 et 2024.

Là encore, dépêchez-vous car vous devrez agir au plus tard le 7 décembre 2023 pour que le renouvellement de votre baisse de taux s’applique aux revenus que vous percevrez à partir de janvier 2024. Passé cette date, votre demande deviendra effective au mieux en février 2024, voire en mars (et vos revenus de début d’année seront prélevés à un taux trop élevé).

Bon à savoir. Si vous avez demandé une hausse de votre taux de prélèvement début 2023, il cessera aussi de s’appliquer le 1er janvier 2024 au profit du taux calculé à partir de votre déclaration de revenus 2022. Par exception, vous êtes soumis à ce dernier taux depuis septembre 2023 s’il est supérieur au taux issu de votre demande faite en début d’année.

Modulation de l’avance de réductions : jusqu’au 13 décembre

Si vous avez bénéficié d’une réduction d’impôt pour don, frais d’Ehpad, investissement locatif ou outre-mer en 2023, pour des dépenses payées en 2022, vous toucherez une avance de 60 % de leur montant en janvier 2024. Idem si vous avez bénéficié d’un crédit d’impôt pour frais d’emploi à domicile, frais de garde d’enfant ou versement de cotisations syndicales en 2023. Le hic, c’est que vous devrez peut-être en rembourser une partie fin 2024 si vos dépenses de 2023 sont inférieures à celles de 2022. Dans ce cas, mieux vaut prendre les devants en modulant à la baisse l’avance que vous recevrez début 2024, ou en la supprimant totalement si vous n’avez fait aucune dépense éligible à ce dispositif cette année.

Le service de modulation de l’avance est également disponible dans la rubrique « Prélèvement à la source » de votre espace particulier. Il fermera le 13 décembre 2023 et après cette date, vous ne pourrez plus ajuster votre avance de réductions d’impôt.

Bon à savoir. Si vos dépenses éligibles à l’avance payées en 2023 sont en hausse, vous ne pouvez pas demander une hausse de son montant. Dans ce cas, vous toucherez un solde d’avantages fiscaux plus important fin 2024.

24 novembre 2023

Black Friday 2023 – Une débauche de fausses promotions

Les marchands se sont donné une semaine pour vendre à tour de bras. Alors pour profiter de cette orgie de consommation, ils n’hésitent pas, comme les années précédentes, à multiplier les fausses promotions en surfant sur une législation peu contraignante. La preuve par l’exemple.

En boutiques comme en ligne, le Black Friday bat son plein ! Toute la semaine, les marchands cherchent à attirer un maximum de clients à coups de réductions et de bons plans. Et pour cela, ils ont une technique : faire croire au consommateur qu’il fera à coup sûr une bonne affaire. Sauf que la réalité est tout autre. L’enquête menée par l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir montre que, comme les années précédentes, les fausses promotions pullulent, grâce à une législation trop favorable aux professionnels. Lorsqu’un marchand souhaite mettre en place une promotion, il doit impérativement prendre comme prix de référence (le prix barré à partir duquel est calculé le montant de la réduction) le prix le plus bas qu’il a appliqué durant les 30 jours précédents. Sauf que bon nombre de commerçants contournent cette disposition, voire ne la respectent pas. La preuve avec 5 exemples pris au hasard sur Internet.

Amazon.fr

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Sur cette annonce, le géant du e-commerce a respecté la législation. Cet aspirateur a été vendu entre 103 et 125 € dans le mois précédant le Black Friday. Mais avant cette date, Amazon l’a régulièrement proposé à 79,99 €, y compris en août dernier. Ce prix est d’ailleurs celui auquel Cdiscount vend ce même produit depuis des mois. La remise réelle est donc plus proche de 6 % que de 28 %.

Conforama.fr

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Conforama aussi respecte la loi. Ce four était bien vendu 499,99 € dans le mois précédant la promotion. Mais juste avant cette période, il était déjà à 299,99 €. En fait, depuis des années, Conforama fait basculer le prix de cet article de 499 à 299 € et inversement, au gré des promotions. Le marchand fait d’autant plus ce qu’il veut qu’il est le seul à vendre ce four sous cette référence, ce qui rend difficile toute comparaison.

Cdiscount.com

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À quelques jours près, Cdiscount aurait pu respecter la loi. Mais le prix de 349,99 € n’a été appliqué qu’à partir du 18 octobre, pour une promotion intervenue le 13 novembre, soit pas tout à fait 30 jours plus tard. Le marchand ne pouvait donc pas prendre ce prix comme référence. C’est dommage parce qu’à 319,99 €, il s’agit plutôt d’une bonne affaire. Ce même lave-vaisselle est généralement vendu ailleurs autour de 400 €.

Rakuten.com

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Pour éviter de s’embarrasser de la règle des 30 jours, certains marchands profitent d’une exception à la règle : le « prix de comparaison », que Rakuten appelle le « prix conseillé ». Il s’agit d’un prix appliqué par d’autres marchands ou conseillé par le fabricant, fourni à titre d’information. Le fait de le barrer et d’y accoler un pourcentage de réduction vise bien sûr à faire croire au consommateur qu’il lui a accordé une belle ristourne, alors qu’il n’en est rien. De fait, ce robot est vendu autour de 520 € chez de nombreux commerçants sans réduction. Légal, mais trompeur.

Fnac.com

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Faute d’indication sur l’origine, le prix barré est censé être celui qu’appliquait le marchand dans le mois précédant la promotion. Or, il n’en est rien. Le prix de 1 109 € a bien été appliqué par d’autres sites, tels qu’Auchan, Boulanger ou encore Darty, mais jamais par Fnac.com, où il a tourné autour de 630 € pendant tout le mois d’octobre. On l’a même trouvé pendant quelque temps à 570 € sur Amazon. Là encore, si le prix est plutôt intéressant, ce n’est pas la bonne affaire promise.

Conclusion

La législation a beau avoir été renforcée il y a 2 ans, elle est encore loin de protéger les consommateurs contre les fausses promotions, tant la contourner est facile. Si le Black Friday peut être l’occasion de faire une bonne affaire, ce n’est pas forcément le cas. Et généralement pas dans les proportions indiquées. En fait, ce Black Friday 2023 montre plus que jamais à quel point les marchands n’hésitent pas à manipuler les prix tout au long de l’année pour afficher la réduction la plus forte possible et déclencher plus facilement l’acte d’achat. Les consommateurs ne doivent pas être dupes et ne pas se fier aux ristournes affichées. Ils doivent au contraire plus que jamais suivre l’évolution des prix de vente et comparer les offres entre les différents marchands.

22 novembre 2023